Condamné à Caen, il cogne sa tête contre la vitre du box et frappe les gendarmes

Le 24 novembre 2015, vers 18h30, Alan Binet, âgé de 27 ans, est jugé en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Caen (Cavaldos). A l'issue de l'audience, il a été condamné à de la prison ferme et placé sous mandat de dépôt. Tenant la main de sa femme à travers l'interstice de la vitre, il désire alors l'embrasser. Devant le refus des gendarmes présents avec lui dans le box, l'homme s’énerve. Il propulse violemment sa tête dans la vitre du boxe avant de se jeter sur les gendarmes. L'un d'eux a pris un coup dans la tempe.

L'homme a été jugé détenu, mercredi 8 juin 2016, par le tribunal de grande instance de Caen pour violences envers une personne dépositaire de l'autorité publique. Il se trouvait dans le même box. « Je sortais de l’hôpital psychiatrique pour cette comparution immédiate, j'étais bourré de médicaments, je ne me souviens de rien », se défend le prévenu.

De nombreuses condamnations

Le passé du mis en cause est bien sombre. Après le divorce de ses parents, il est très jeune livré à lui-même. C’est à l'âge de 9 ans qu'il fume ses premiers joints. Quelques années plus tard, sa consommation est devenue quotidienne. Par la suite, de petits boulots en période de chômage, il sombre dans le gouffre alcool-cannabis.

Le président fait remarquer que son casier judiciaire remplit sa vie : vols, recels, détention de cannabis, conduite sous l'emprise des stupéfiants, violences, outrages... L'expertise psychiatrique conclut à une personnalité déséquilibrée et psychopathique, sans toutefois d’altération du discernement.

"Je me soigne sérieusement"

Son avocat dépeint un homme tourmenté qui a manifesté ses intentions de suicide. Il rappelle la vision bouleversante de sa tête heurtant la vitre. « C'était le paroxysme d'une situation difficile, d'une douleur psychologique intense. Il ne voulait être violent qu'envers lui-même. Le reste, ce sont des dommages collatéraux. »

Le procureur souligne que l’exiguïté du boxe peut mette en danger les escortes. Quant au prévenu, très calme ce jour-là, il explique qu'il est en couple depuis 10 ans et père de trois enfants. «  Mes actions ont fait du mal à ma famille. J'étais égoïste. Je n'ai jamais fait l'effort de m'en sortir avant, mais depuis cet incident, j'ai changé, je me soigne sérieusement. » Il est condamné à deux mois de prison ferme.