En 1997, un couple, parent d'une petite fille de deux ans, se sépare. Le juge aux affaires familiales de Cherbourg (Manche) accorde le droit de garde à la mère et l'obligation au père de payer une pension alimentaire mensuelle (1000 francs, à l'époque). En 2012, l'ex-compagne porte une première plainte pour non-respect du paiement de la pension. Sous la pression de la justice, le père paie un peu, mais pas trop… Il s'acquitte des arriérés, mais pas du montant des pensions qui continuent de courir. De plus, il s'est géographiquement éloigné, en allant vivre dans le midi de la France. En 2013, une nouvelle plainte est portée. L'homme a dû s'en expliquer le mercredi 8 juin devant le tribunal de grande instance de Caen (Calvados) pour abandon de famille et non-paiement de la pension alimentaire, de 2008 à 2013, quand il était dans les Bouches-du-Rhône.
Seul Facebook me renseigne sur ma fille
Le procureur s'étonne : "Pour vous, une pension alimentaire n'est pas une dette prioritaire ?" Le prévenu admet que si : "Vis à vis de la loi, oui, mais j'ai peu de ressources et je considère que je dois vivre aussi. Ma fille a aujourd’hui 21 ans et j'ignore tout de son parcours scolaire. Seul facebook m'a renseigné, mais son compte est désormais bloqué. Dans ces conditions, il est facile de dire à un père qu'il doit se responsabiliser !" L'avocat de la partie civile fait remarquer que c'est lui qui s'est éloigné et qu'il ne paie que sous la contrainte.
"Construisons vite des prisons", ironise la défense
L'avocat de la défense s'emporte : "Il doit payer, mais ne doit surtout pas entrer dans la vie de sa fille ! Construisons vite des prisons si on y met des gens pour si peu !" L'homme est condamné à 4 mois de prison avec sursis, assortis de 24 mois de mise à l'épreuve, à l'obligation d'indemniser la victime, mais aussi à 1500 euros de préjudice moral et économique, ainsi qu'à 600 euros de frais de justice.
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Merci à la personne qui a écrit cet article. Notre histoire mais aussi l'histoire de tant d'autres mamans. J'ai trop attendu pour réagir, la justice l'a condamné une nouvelle fois à du sursis, une mise à l'épreuve. Mais les arriérés de 27.000 euros ? Et bien... Il y a prescription. De quoi sourire... Heureusement que je n'ai pas attendu de les toucher pour élever ma fille de 2001 à nos jours...
Du courage il en a fallu et quand je vois la réaction de l'avocat à propos des prisons à construire, il y a de quoi sourire... jaune.. parce que pour ne pas être rentré dans la vie de sa fille ça il est clair que visiblement il n'a rien fait pour. Lorsque sa fille avait 2 ou 3 ans, facebook ne devait pas le renseigner sur la vie qu'elle avait. C'est d'une hypocrisie à toute épreuve. Heureusement que sa mère est une femme courage et qui a su élever sa fille dignement et en faire ce qu'elle est devenue aujourd'hui.
et dire que ça se dit un homme....