Dans une lettre adressée au quotidien The Daily Telegraph, le groupe de scientifiques estime que "la perspective d'une perte des financements de l'Union européenne constitue un risque majeur pour la recherche scientifique britannique".
"La science nourrit notre prospérité, notre système de santé, notre capacité d'innovation et notre croissance économique", alertent les chercheurs, parmi lesquels le physicien Peter Higgs, prix Nobel 2013 et le biochimiste Paul Nurse, récompensé en 2001.
"Les affirmations des pro-Brexit selon lesquelles le Trésor comblerait ce trou [dans les financements] sont naïves", ajoutent-ils, soulignant que la part du PIB britannique accordée à la recherche se situe déjà "bien en deçà de la moyenne des pays de l'UE et de l'OCDE".
Leur avertissement intervient alors qu'un sondage ORB pour le journal en ligne The Independent donne le oui à un Brexit en tête de 10 points, à douze jours du vote du 23 juin.
Selon l'institut, qui se base sur une enquête en ligne auprès de 2.000 personnes, 55% des Britanniques sont favorables à une sortie de l'UE, contre 45% y étant opposés. Un précédent sondage ORB pour The Independent, en avril, donnait une plus légère avance au oui (51%).
Si la moyenne des sondages établie par le site WhatUKThinks donne elle les partisans d'un maintien dans l'UE et les défenseurs d'un Brexit au coude-à-coude à 50%, de récentes enquêtes d'opinion ont fait état d'une progression du camp du Leave, faisant plonger la monnaie britannique et semant la panique au QG des pro-UE.
- "SVP, ne partez pas" -
Lord Rob Hayward, parlementaire et spécialiste respecté en matière d'élections, estime que "les probabilités penchent pour un vote pour sortir" de l'UE. Selon lui, les sondages pourraient bien sous-estimer le soutien au Brexit.
"Je pense que nous allons gagner", a prophétisé vendredi soir sur la BBC le chef du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, qui a fait d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE l'objectif de sa vie politique.
John Curtice, professeur à l'université de Strathclyde en Écosse et spécialiste de l'étude des sondages, appelle pour sa part à rester prudent sur l'idée d'une progression du camp pro-Brexit.
Face à la menace d'un Brexit, les partisans d'un maintien du Royaume-Uni dans l'UE ont haussé le ton vendredi.
Très discret jusque-là, le parti travailliste britannique s'est émancipé de son leader Jeremy Corbyn, accusé de défendre sans grand enthousiasme un maintien dans l'UE, pour durcir sa position anti-Brexit.
"Nous devons redoubler d'efforts", a lancé le vice-président du Labour Tim Watson sur la BBC. Un Brexit "mènerait à un état d'urgence budgétaire, de nouvelles coupes dans les secteur public et des hausses d'impôts", avait-il affirmé plus tôt dans la journée, en s'appuyant sur un rapport de l'Institut des études budgétaires.
Der Spiegel, le principal magazine allemand, implore lui aussi samedi les Britanniques de faire le choix de rester dans l'UE, dans un numéro spécial en grande partie en anglais.
"Please don't go" ("S'il vous plaît, ne partez pas"), titre l'influent hebdomadaire en Une, drapeau de l'Union Jack en arrière-fond.
Dans un entretien accordé au magazine, dont des extraits avaient été dévoilés dès vendredi, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avertit le Royaume-Uni que "dedans c'est dedans, dehors c'est dehors", et donc que le pays ne bénéficiera plus des avantages du marché unique européen en cas de Brexit.
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