"Ça coûtait trop cher d'aller au stade, alors je suis venu ici: c'est en extérieur, il y a de l'ambiance, je ne voulais pas voir le match d'ouverture de l'Euro dans un bar": Thibault, 23 ans, s'enthousiasme au Champ-de-Mars à Paris, en dépit d'une affluence médiocre.
A 20h45, quelques 31.000 spectateurs avaient pris place devant les écrans géants du centre de Paris pour assister à France-Roumanie, bien loin de sa capacité maximale de 92.000 personnes.
Mini-concert, répétition de "Marseillaise", baby-foot, selfies devant la Tour Eiffel: l'ambiance est festive et familiale, en présence de nombreux supporters étrangers, Anglais, Irlandais et Suédois notamment, même si les patrouilles des gendarmes mobiles rappellent que l'Euro est organisé dans un contexte de menace d'attentats jihadistes très élevée.
"Je suis venue hier pour le concert d'ouverture, j'ai trouvé les forces de l'ordre vraiment vigilantes. On voit que c'est très sécurisé. Je n'ai pas eu peur de revenir", témoigne Roxane, Parisienne de 23 ans.
"Les attentats, on y pense mais ils ont vraiment mis les moyens. Si les terroristes veulent taper, c'est ailleurs qu'ils le feront", estime la jeune femme brune, portant le maillot de l'équipe de France, qui espère une victoire de la France 2-0, "avec au moins un but de Griezmann".
"C'est le match d'ouverture, on veut montrer qu'on est tous là, tous unis derrière notre équipe. C'est une bonne occasion de faire la fête. On ne va pas s'arrêter de vivre, rester chez nous à regarder la télé à cause des attentats", renchérit Eymeric, 24 ans, tout juste diplômé de son école de commerce, le drapeau tricolore peint sur les joues. "Si on gagne, on tombe la chemise, tout le monde va s'aimer, il n'y aura plus aucun célibataire!".
- "éviter la psychose" -
Palpations, fouille des sacs, bagages passés au scanner, caméras de surveillance: les autorités ont déployé tout un arsenal pour assurer la sécurité de l'événement, dans les fan zones de Paris et de Saint-Denis, mais aussi en province.
"On filtre, on cherche les objets interdits", explique ainsi Adil, un des responsables des contrôles de sécurité à Marseille, dans la deuxième plus grande fan zone de France, qui peut accueillir 80.000 personnes en bord de mer mais n'avait que quelques milliers de spectateurs.
A Saint-Denis non plus les supporters sont loin de remplir la fan zone, toute proche du stade.
"Vous savez, tout ce dispositif policier me rappelle Belfast il y a dix ans. Mais vous ne pouvez jamais avoir 100% de sécurité. Les gens doivent l'accepter, c'est tout", explique sereinement place Bellecour, dans la fan zone de Lyon, Terry Stevenson, 69 ans, arrivé mardi d'Irlande du Nord, dont la sélection est basée dans le Rhône.
"Il ne faut pas tomber dans la psychose. Bien sûr que le risque zéro n'existe pas mais c'est la fête du foot aujourd'hui. Pensons à cela d'abord", approuve Léon Raza, 56 ans, venu de Nouvelle-Calédonie avec son épouse.
Résultat, si les supporters des Bleus tremblent, c'est surtout de crainte rétrospective, après un arrêt réflexe de Hugo Lloris dès la 4e minute. Et ils ont hurlé de déception à la 13e minute lorsque la tête d'Antoine Griezmann a touché le poteau.
"J'ai très peur: la défense roumaine est pratiquement inexistante et ils n'arrivent pas à mettre un but", s'inquiète Carmen, 30 ans, avant le but de Giroud. "Deschamps va leur tirer un peu les oreilles", espère son mari, Paterne, 33 ans.
Côté Roumains, les supporters qui ont scandé "Romania" pendant toute la première mi-temps, l'ambiance est à l'optimisme: "Avant le match, je pensais que c'était impossible, mais là la Roumanie joue vraiment bien: On va gagner !", assure Ruben, un boulanger qui vit depuis deux ans en France.
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