Il a fallu tenir compte de la grève dans les transports en commun - la consigne de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT de permettre à "tous les supporteurs" d'accéder au stade n'étant parvenue que trois heures avant le début de la compétition. Mais les spectateurs ont été prévoyants et sont arrivés tôt en métro, RER, taxi, Uber.
Une demi-heure avant le coup d'envoi, l'enceinte était pleine.
"Les spectateurs ont pu venir sans difficulté, ça a été fluide, tout le public s'est conformé aux règles, c'était très important, soumis aux vérifications et l'ont parfaitement compris", s'est félicité le président de la République François Hollande sur TF1.
Ludivine Denis et son père Alain, bleu, blanc, rouge sur les joues, ont parcouru trois kilomètres à pied depuis leur hôtel. D'autres comme Emil Ciobeica, un Roumain de 45 ans, ont préféré le taxi qui les "a déposés pas loin, mais les cinq derniers kilomètres, beaucoup de bouchons".
"Par où peut-on entrer dans le stade? Et les toilettes, c'est où les toilettes?" A moins de cinq heures du coup d'envoi -les spectateurs n'ont pu accéder au stade qu'à partir de 18H - les environs étaient déjà bondés de supporteurs désorientés et l'ambiance tendue côté sécurité, avec de nombreux policiers déployés et très sollicités, entre bruits incessants de sirènes de police et de pompiers et cornes de brume.
Un superviseur d'une société de sécurité privée ne cache pas sa nervosité, constatant que son "filtrage n'est pas étanche : regardez là-bas, les gens arrivent de ce côté et ils ne devraient pas pouvoir passer".
La foule s'amasse devant les grilles de sécurité. Depuis les attentats du 13 novembre où trois kamikazes se firent exploser aux abords du stade, seules six des 24 portes sont désormais utilisées pour pénétrer dans l'enceinte.
18 heures, ouverture des portes, un hélicoptère survole la zone. La file d'attente s'écoule tranquillement. Pas de goulets d'étranglement comme le redoutaient les autorités, qui avaient dû revoir le dispositif en catastrophe après la finale de coupe de France OM-PSG en mai.
Arnaud Parot, 25 ans, venu de Rouen, était là ce soir-là. Foules agglutinées aux portes, fumigènes introduits malgré les fouilles et une sortie de match dans un bain de lacrymo, "c'est anormal ce qui s'est passé", juge le jeune homme qui avait alors trouvé les "stadiers mal organisés".
- Contrôles rapides -
Le défi pour les autorités? Garantir un Euro sans incident, alors que la peur de l'attentat est présente, sept mois à peine après les attaques les plus meurtrières de l'histoire de France.
"Les bouteilles, non. Votre verre, vous pouvez le garder, mais faut le vider": le public doit passer deux contrôles minimum avec "palpation", quatre dans certains cas. Les sacs sont systématiquement ouverts et inspectés, les bouteilles jetées dans de grandes bennes.
"Il n'y a qu'une seule entrée?" Abdel Hadbouni, 60 ans, est un peu désorienté, il reconnaît "quelques problèmes d'organisation mais ce n'est pas méchant".
La menace d'un attentat fait surtout peur à sa femme. "Si je vous montrais le nombre de SMS qu'elle m'a envoyés…. Il faut dire que j'étais là le 13 novembre".
Magali Bonvoust ne se dit "pas rassurée", elle qui accompagne quatre personnes en fauteuils roulants. Elle s'étonne que ceux-ci n'aient "pas été fouillés, ni les sacs à dos ... que dalle". Ni demandé les cartes d'invalidité.
Fouillée quatre fois "et il y aurait pu avoir une cinquième, mais y'avait que des CRS", pour Julie, 23 ans, les contrôles ont été "super rapides". Didier qui n'a mis que dix minutes pour accéder au stade trouve l'"organisation de sécurité plutôt simple, très fluide, avec une sorte de discrétion, et des stadiers très accueillants".
"C'est les Français qui sont tendus, les Roumains mettent l'ambiance, eux", conclut-il.
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