Dès 16H30, plusieurs centaines de personnes, arrivées en avance, avaient passé les deux barrages de contrôle avant de se précipiter sur la pelouse du Champ-de-Mars pour être le plus près possible de David Guetta.
Fan du DJ star qui a composé pour l'Euro-2016 l'hymne "This One's For You", Océane, 21 ans, tenait à être "bien placée". "J'ai présenté mon ticket et mon sac et j'ai été fouillée", raconte à l'AFP la jeune étudiante en école de commerce.
Rien n'aurait pu entamer la motivation d'Olivier Thomas, 49 ans, qui se présente au premier "sas" tenu par la police: vérification des billets d'entrée (le concert est sur invitation, l'entrée sera libre et gratuite pendant la compétition), des sacs et fouilles au corps appelées "palpations", obligatoires.
Vêtu du maillot de l'équipe de France, ce supporteur est venu "faire la fête comme tout le monde" sur la musique de David Guetta, arrivé sur scène vers 23H00 à l'issue d'un show télévisé sur TF1.
Le public passe d'abord par l'une des 21 portes, installées autour du Champ-de-Mars pour le premier contrôle, avant d'aller vers l'une des six autres portes, installées sur un périmètre plus restreint dans l'enceinte même de la fan zone. Si le premier contrôle est assuré par les forces de l'ordre, le second est à la charge d'agents de sécurité privée.
- Souvenir des attentats -
"Les contrôles étaient à prévoir et il vaut mieux en avoir, vu ce qu'il s'est passé les derniers mois...", dit Olivier Thomas en référence aux attentats de novembre à Paris, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés.
Dans l'enceinte de la fan zone, entre les stands de bière et sandwiches et les écrans, des membres des forces de l'ordre (policiers en civil notamment), des inspecteurs de sécurité de la ville de Paris, auxquels s'ajoutent des agents de sécurité privée, veillent au grain.
Venu de Picardie avec ses amis, Dylan, 19 ans, avoue avoir été "craintif avant de venir". Mais, pour l'étudiant infirmier, "la peur s'est surtout estompée avec l'euphorie du public et la bonne ambiance".
Pour "rassurer ses parents", Amandine, 19 ans, a préféré les appeler dès son entrée dans l'enceinte. "C'est chiant de se faire contrôler, mais en même temps on sait que c'est la condition pour qu'il ne se passe rien de grave ce soir", confie la lycéenne.
Dans un contexte de menace terroriste très élevée, le gouvernement a multiplié les moyens pour l'organisation du championnat d'Europe de football et le maintien des fan zones dans plusieurs villes de France.
Cependant, aux yeux de certains, il reste des améliorations à apporter pour accueillir dès vendredi jusqu'à 92.000 supporteurs en même temps les jours de match jusqu'à minuit, sur cet espace de 130.000 m2, soit 30 terrains de football.
Une jeune bénévole travaillant pour la Sécurité civile se plaint d'avoir dû "attendre 40 minutes pour rentrer sur la fan zone". N'ayant pas encore obtenu son accréditation, elle a quand même pu y accéder quand son responsable est venu la chercher.
Plus serein, le collègue qui l'accompagne se dit "impressionné par cette organisation". "A priori, ce serait très difficile de faire un attentat à l'intérieur de la fan zone."
Pour ce test grandeur nature à la veille du jour J et du match d'ouverture France-Roumanie au Stade de France, le premier bilan était en tout cas éloquent.
"Près d'une demi-heure après la fin du concert, la fan zone était complètement vide. Il n'y a eu aucun incident à déplorer", a indiqué à l'AFP la préfecture de police. "Au total, sur la soirée, six personnes ont été interpellées pour outrage et détention de stupéfiants", a-t-elle ajouté.
"On espère que ce sera calme comme ça tous les soirs pendant un mois", glisse un CRS qui sera mobilisé vendredi au Stade de France.
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