A la veille de ce match d'ouverture, un concert gratuit du DJ David Guetta a lieu jeudi soir au pied de la tour Eiffel, auquel doivent assister 80.000 personnes: il aura valeur de test pour des forces de l'ordre en état d'alerte maximale.
. Grèves: "guérilla" et "mauvaise image"
"Je ne suis pas sûr que bloquer les supporters soit la meilleure image que l'on puisse donner de la CGT", a concédé jeudi Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat en pointe contre la loi travail. Pour autant, le mouvement "n'est pas terminé".
De fait, les grèves se poursuivent, à la SNCF, dans le secteur de l'énergie ou celui des déchets, alors que l'Euro est sur le point de s'ouvrir. Deux millions de supporters étrangers sont attendus et pour eux, le choc est rude, avec des poubelles qui débordent dans les rues de Paris et un trafic ferroviaire aléatoire.
"C'est catastrophique. Les médias internationaux montrent Paris en feu et une France en conflit social permanent", a déploré jeudi auprès de l'AFP Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du voyage.
"Bloquer la France pendant l'Euro, c'est une forme de guérilla syndicale", a pesté le ministre des Sports Patrick Kanner sur France Inter. La ministre de l'Environnement Ségolène Royal, a appelé à ce que "la pagaille cesse".
"J'espère que ça ne gâchera pas la fête", a renchéri le gardien et capitaine de l'équipe de France, Hugo Lloris.
La journée a été marquée par des actions et blocages en tous genres à travers le pays, avant la manifestation nationale du 14 juin.
Chez Air France, les syndicats de pilotes maintiennent la pression. A moins de 48 heures du début de leur grève annoncée, du 11 au 14 juin, les négociations avec la direction ont échoué.
Paris, candidate à l'organisation des JO en 2024, pourrait partir avec un sacré handicap si le mouvement social perturbait les déplacements des supporters ou des équipes de l'Euro.
. C'est l'heure pour la bande à Deschamps
Après deux ans de matches amicaux, la cascade de blessures qui a décimé leur défense, les affaires judiciaires et les polémiques autour de Karim Benzema, les Bleus ont rendez-vous avec l'histoire vendredi au Stade de France. Les joueurs de Didier Deschamps vont renouer avec des sensations incomparables: jouer pour leur pays, en match d'ouverture d'une compétition majeure à domicile, sous l'oeil de 66 millions de sélectionneurs.
A la génération des Antoine Griezmann, Paul Pogba et Dimitri Payet de supporter le jeu des comparaisons avec les grands anciens victorieux sur le sol national, de Michel Platini, héros de l'Euro-1984, à Zinédine Zidane, devenu icône en soulevant la Coupe du monde en 1998. Sans oublier David Trezeguet, auteur du but en or à Rotterdam en finale de l'Euro-2000 face à l'Italie.
Qui ira au bout de ce premier Euro à 24 équipes de l'histoire? La France grâce à son attaque séduisante? L'Allemagne championne du monde? Les Espagnols doubles tenants du titre? Une équipe surprise comme la Grèce en 2004? Réponse dans un mois, le 10 juillet.
. Sous haute protection
L'Euro débute, mais le climat reste anxiogène. La France, meurtrie par les attaques de janvier 2015 contre Charlie Hebdo et les attentats du 13 novembre qui avaient fait 130 morts, est une cible potentielle.
Le département d'Etat américain, puis la Grande-Bretagne, ont averti leurs ressortissants des risques encourus sur le sol français pendant l'Euro.
Le concert de jeudi soir, retransmis sur TF1, sera une répétition générale pour les mesures de sécurité dans les fan zones: il aura lieu dans la plus grande d'entre elles, celle du Champ-de-Mars à Paris, qui peut accueillir jusqu'à 92.000 supporters au pied de la Tour Eiffel.
Outre les fan zones, les terrasses des bars sont considérées comme une cible à risques pour les attentats pendant l'Euro.
La journée de jeudi a d'ailleurs été marquée par un rétropédalage du gouvernement à ce sujet.
En début de matinée, le secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard avait laissé entendre que la retransmission des matches sur les terrasses des bars serait interdite car "les forces de l'ordre n'ont pas les moyens de sécuriser cela."
Dans l'après-midi, alors que les interrogations montaient chez les patrons de bars, le ministère des Sports est revenu en arrière, sans lever totalement le flou: la retransmission des matches de l'Euro-2016 sur les terrasses des bars sera laissée à la discrétion des maires des villes et des préfets, qui devront éviter qu'elle ne provoque des "regroupements sur la voie publique".
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