Tôt jeudi matin, plusieurs centaines de manifestants, militants CGT principalement, ont perturbé l'accès au marché international de Rungis (Val-de-Marne), bloquant temporaiement l'entrée principale du site.
A la SNCF, devenu le principal champ de bataille contre le projet de loi, la grève a été reconduite par les assemblées générales de cheminots en Ile-de-France et dans la plupart des régions, pour la neuvième journée consécutive.
Les aides annoncées mercredi par le Premier ministre Manuel Valls en faveur du secteur ferroviaire vont-elles faire plier les grévistes? En attendant le trafic va rester perturbé avec un train sur deux sur les lignes Transilien, RER et Intercités et 6 TER sur 10. En revanche, 80% des TGV devraient rouler.
Depuis le 1er juin, la grève lancée par la CGT-cheminots, SUD-rail et FO (non représentatif), très suivie par les personnels roulants, est reconduite de jour en jour, malgré les appels de l'exécutif et un accord, approuvé par la CFDT et l'Unsa, consacrant le maintien du régime de travail actuel à la SNCF.
La CGT-cheminots, premier syndicat de l'entreprise, qui a noté des "améliorations arrachées", a décidé de consulter ses adhérents sur le projet d'accord. Pour la suite du mouvement, elle s'en remet aux assemblées générales locales.
SUD-rail (troisième) et FO ont appelé à la poursuite du mouvement.
Autre front de la grogne sociale, qui risque d'écorner l'image du pays hôte de l'Euro 2016, le secteur des déchets.
A l'appel de la CGT, deux des principaux sites de traitement de la région parisienne étaient encore bloqués mercredi, comme l'incinérateur de Fos-sur-Mer, qui traite les ordures ménagères de Marseille, et deux autres en Ariège. La situation devient critique dans certains arrondissements de Paris.
En revanche à Saint-Etienne, où la collecte et le traitement des ordures ont été à l'arrêt pendant plusieurs jours, le travail reprend et la fan zone pourra ouvrir vendredi comme prévu.
Côté carburants, le mouvement se poursuit dans trois des cinq raffineries françaises du groupe Total, mais toutes les stations-service du réseau sont réapprovisionnées. Au Havre, la grève du personnel des terminaux pétroliers, qui perturbe depuis 16 jours l'approvisionnement des raffineries et des aéroports parisiens, continue aussi.
Dans le ciel, pas d'éclaircie en vue: les syndicats de pilotes d'Air France sont "pessimistes" sur l'issue des négociations avec la direction concernant leur menace de grève du 11 au 14 juin.
- Valls récuse les 'procès en trahison'-
Ce conflit, lié à des revendications internes, n'est pas sans rappeler 1998: à l'approche de la Coupe du monde de foot, une grève des pilotes avait paralysé la compagnie aérienne pendant dix jours. Un accord y avait mis fin in extremis, le jour même de l'ouverture du Mondial.
De nouvelles manifestations sont encore programmées à travers le pays, notamment Rennes, Nantes, et Paris, contre la loi travail. Les retraités sont aussi appelés à battre le pavé partout en France, par une dizaine de syndicats, contre la "dégradation" de leur situation. Dans la capitale, ils seront rejoints par les manifestants anti-loi travail qui défileront à l'appel de la CGT et de SUD Rail.
En réponse à la contestation, Manuel Valls a récusé mercredi soir "tous ces procès en trahison de la gauche" et mis en garde les mécontents contre une droite qui veut "déréguler".
Les opposants ne veulent pourtant pas lâcher. L'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl et UNL) garde en ligne de mire la manifestation nationale à Paris le 14 juin et prévoit aussi des actions le 23, jour du vote au Sénat et le 28, jour de remise des résultats de la votation citoyenne.
Le 14 juin, "on table sur un mouvement important. On a déjà du mal à trouver des bus", a affirmé à l'AFP Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.
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