Devant environ 800 personnes, M. Sarkozy a exalté la France, "pays chrétien dans sa culture et dans ses moeurs, un pays ouvert, accueillant, tolérant", "un pays que doivent respecter ceux qui veulent y vivre". "Dans les années qui viennent, la France restera-t-elle la France? C'est cela le premier défi. Le plus grand. Le plus fondamental", a-t-il ajouté.
Pas moins d'une quarantaine de parlementaires, dont le chiraquien François Baroin, président de l'Association des maires de France, qui vient d'officialiser son soutien, Eric Woerth, le numéro trois du parti, Eric Ciotti, Guillaume Larrivé, Christian Jacob ou Rachida Dati, assistaient à ce discours qualifié de "fondateur" par le député du Nord Marc-Philippe Daubresse.
Pour l'ex-chef de l'Etat, il s'agit de "nommer les choses sans détour. Nommer le réel. Dire que la France est un pays d'empreinte et de tradition chrétiennes (...) L’immigration massive et le communautarisme ont créé une prise de conscience du fait qu’il y avait quelque chose qui ne tournait plus rond en France" et si "cela ne gêne pas nos prétendus progressistes, cela gêne le peuple", a-t-il affirmé.
Devant Gérald Darmanin, maire de Tourcoing, qui vient d'envoyer à tous les candidats de la primaire un long texte intitulé "Plaidoyer pour un islam français" dans lequel il appelle à une "concorde", M. Sarkozy a redit que "nous devons urgemment fixer les règles d'un nouvel islam de France".
"Ce n'est pas un discours politique", a tenu à préciser M. Sarkozy au milieu de son discours, mais le résultat d'une maturation", le discours de "toute une vie politique". Il a néanmoins saisi l'occasion pour tacler Alain Juppé, son principal concurrent pour la primaire, à laquelle il ne devrait déclarer sa candidature que vers la fin du mois d'août.
- "Double casquette" -
Selon lui, "la nouvelle idéologie dominante", avec "la tyrannie des minorités qui fait reculer chaque jour la République", a "imprégné bien au-delà des rangs politiques de la gauche. Nombreux furent touchés y compris à droite. Elle a frappé subrepticement en chantant la douce mélodie des +accommodements raisonnables+", a-t-il dénoncé.
A propos de l'islam, le maire de Bordeaux a demandé il y a quelques jours qu'on ne "tombe pas dans les extrémismes et la stigmatisation systématique. Il existe des accommodements raisonnables".
Cette double casquette de M. Sarkozy - président des Républicains et futur candidat à la primaire - fait grincer des dents à droite.
Membre du Comité d'organisation de la primaire, Gérard Larcher (pro-Fillon) a indiqué mercredi soir qu'un "certain nombre de candidats attirent l'attention sur cette utilisation des moyens du parti".
"Je sais que la Haute autorité va être saisie" sur le cas de Nicolas Sarkozy, a annoncé le président du Sénat.
La lutte entre les candidats est d'autant plus acharnée que tous ont la conviction (sondages calamiteux de François Hollande aidant) que le vainqueur de la primaire remportera, six mois plus tard, la présidentielle.
"La présidence du parti, c'est son choix, c'est lui qui maîtrise le calendrier, il est face à sa conscience", a lâché mardi sur TF1 M. Fillon à propos de M. Sarkozy.
"Chacun conçoit les choses à sa manière, mais pour être candidat, il lui faudra sans doute prendre un peu de distance avec les appareils partisans, qui souffrent d'un discrédit profond. J'espère que cela viendra vite. Vous voyez, moi aussi, je suis impatient !", a pour sa part affirmé M. Juppé au Figaro.
Lui aussi candidat, Hervé Mariton appelle Nicolas Sarkozy à "afficher la couleur". "Il faut être franc du collier. Ca veut dire aussi, quand on est candidat, de l'assumer explicitement, plutôt que d'être candidat tout en l'étant sans l'être, enfin avec toutes ces hypocrisies qui sont dans la démarche de Nicolas Sarkozy aujourd'hui".
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