L'ONG Greenpeace a déposé plainte pour "pollution de l'eau" ce mercredi 8 juin 2016, contre le centre de stockage de la Manche (CSM) basé à Digulleville et géré par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactif (Andra). Il s'agit du centre de stockage de déchets nucléaires le plus ancien de France.
930.000 tonnes de déchets stockés
Près de 930.000 tonnes de déchets, dont 100 kg de plutonium, hautement radioactif, sont stockées 6 à 8 mètres sous terre. Le centre a reçu des déchets entre 1969 et 1994, dans des conditions beaucoup moins strictes au départ qu'aujourd'hui, selon l'Andra, interrogé par l'AFP.
Greenpeace dénonce des fuites
"Le délit de pollution est parfaitement constitué", estime Yannick Rousselet chargé des questions nucléaires à Greenpeace. Il dénonce des "fuites" de "tritium", une substance radioactive à base d'hydrogène, beaucoup plus fluide que le plutonium, mais nettement moins dangereuse.
Pour l'ONG, le Centre de Stockage fuit toujours. Pour l'Andra et l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la présence plus importante qu'ailleurs du tritium, sous et dans les environs du site, n'est due qu'à un accident survenu en 1976. Et l'Andra affirme que le centre est aujourd'hui étanche.
Greenpeace s'appuie sur un rapport du laboratoire associatif l'Acro (Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest), paru en avril.
Selon l'Acro, "il est courant d'observer le tritium à plus de 100 Bq/l dans le ruisseau Sainte Hélène", proche du site, alors que cette substance est normalement à 1 Bq/l dans les rivières. Dans un des puits de contrôle de la nappe phréatique sous le centre de stockage, le tritium est à 81.000 Bq/l de moyenne annuelle en 2015, martèle Yannick Rousselet.
Le CSM respecte la réglementation
Le gendarme du nucléaire assure toutefois que le site respecte la réglementation et que le "tritium globalement décroît dans la nappe".
Les "valeurs évoquées" pour les ruisseaux sont "extrêmement faibles", ajoute Guillaume Bouyt, chef de l'antenne normande de l'ASN. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fixé le seuil de potabilité de l'eau à 10.000 Bq/l.
Ailleurs, pour les centrales nucléaires, EDF a déclaré des hausses de tritium bien avant que ne soit atteint les 100 Bq/l. Et l'ASN tape du poing sur la table pour des pics très inférieurs à 1.000
Avec AFP
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.