Il s'agit du premier pas d'un long processus pouvant mener à de nouvelles élections.
Le président Nicolas Maduro a rejeté comme "invalide" toute forme révocatoire de référendum et écarté l'idée qu'il soit une base de dialogue avec l'opposition.
"L'option d'un référendum susceptible d'être révocatoire n'a jamais été et ne sera jamais une base de dialogue" avec l'opposition, a déclaré le président vénézuélien dans la nuit de mardi à mercredi au cours de son intervention hebdomadaire à la télévision gouvernementale.
"Plus de 30% de cette liste (de signatures) est illégale et douteuse", et l'appel à un référendum révocatoire est "invalide", a affirmé Nicolas Maduro.
Le Conseil national électoral (CNE) a validé 1,3 million de signatures sur près de deux millions rassemblées par la coalition de la Table pour l'unité démocratique (MUD), majoritaire au Parlement. Un minimum de 200.000 signatures était requis pour enclencher le processus.
"Nous avons les signatures, nous en avons six fois plus que nécessaire pour déclencher le référendum révocatoire", a affirmé le porte-parole de la MUD, Jesus Torrealba.
- Contre-la-montre -
Les signataires ou une partie d'entre eux devront confirmer leur choix, en personne et avec leur empreinte digitale, selon une procédure établie par le CNE, a expliqué M. Torrealba. Il faudra ensuite réunir quatre millions de signatures en trois jours pour avoir le droit d'organiser le référendum.
L'opposition de centre-droit est engagée dans un contre-la-montre, car si cette consultation a lieu d'ici le 10 janvier 2017, elle peut provoquer de nouvelles élections. Sinon, M. Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.
Ce premier feu vert est survenu après une nouvelle journée de protestation de l'opposition, et la dispersion par la police d'une manifestation à Caracas se dirigeant vers les bureaux du CNE pour exiger le référendum.
Protégés par des boucliers, des gilets anti-émeutes et des casques, les agents de la police ont lancé des grenades lacrymogènes pour disperser des manifestants qui bloquaient une autoroute dans l'est de Caracas, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quelque 200 manifestants, menés par l'ancien candidat à l'élection présidentielle Henrique Capriles, s'étaient retrouvés là après qu'un grand barrage policier eut bloqué la manifestation d'un millier de manifestants qui tentaient eux aussi de parvenir au siège du Conseil national électoral (CNE).
"Lâches", "Vous aussi vous avez faim", "Traîtres", ont crié les manifestants aux policiers, certains leur lançant des pierres, après avoir déjà manifesté lundi dans plusieurs villes du pays.
"Nous ne sommes pas fatigués, la lutte continue", a déclaré à la presse Henrique Capriles, alors que l'opposition a appelé à plusieurs reprises, ces dernières semaines, la rue à se mobiliser pour faire pression sur les autorités en faveur de ce référendum.
Le Venezuela est au bord de l'implosion, déchiré par la guerre politique entre le Parlement contrôlé par l'opposition et le gouvernement socialiste, dans un climat d'exaspération populaire lié à l'effondrement économique de ce pays pétrolier.
Mais, même si sept habitants sur dix souhaitent le départ du président socialiste, élu jusqu'en 2019, la mobilisation semble jusqu'à présent limitée par l'imposant déploiement policier, les soucis d'un quotidien accaparé par la recherche de nourriture et les divisions de l'opposition.
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