Le "Djoker" a déjà fait mieux que ses deux plus grands rivaux en gagnant les quatre trophées majeurs à la suite, sur deux saisons. Aucun joueur ne l'avait fait depuis 1969 et un certain Rod Laver. Mais l'Australien avait alors réussi la passe de quatre sur une année, pour la deuxième fois de sa carrière (après 1962).
"Tout est possible dans la vie", a dit à ce sujet le N.1 mondial qui exerce une domination écrasante sur la planète tennis. Cette année, il a déjà accompli le doublé Melbourne-Paris, une première depuis 1992 (Jim Courier). Il lui reste à conserver ses titres à Wimbledon et l'US Open.
"Il sera le grand favori à Wimbledon, au tournoi d'après et encore celui d'après", affirme le Brésilien Gustavo Kuerten, triple lauréat de Roland-Garros (1997, 2000, 2001). Une manière polie de dire que le Serbe domine outrageusement.
Pour Guy Forget, le directeur des Internationaux de France, imiter Rod Laver, c'est "dans ses cordes" s'il continue de "tutoyer la perfection".
Rééditer pareil prodige semblait encore inimaginable jusqu'au début des années 2000. C'était avant l'émergence du "Big Four", le nom donné aux quatre joueurs - Federer, Nadal, Djokovic et Andy Murray - qui règnent sur le tennis mondial depuis une douzaine d'années.Au début de cette ère, la rivalité entre les astres Federer et Nadal a irradié la planète tennis. C'est dans cette atmosphère que le Djokovic actuel s'est construit. "Ils m'ont aidé à devenir un joueur meilleur. Andy aussi", a souligné Djokovic après avoir soulevé la Coupe des Mousquetaires.
Au plus fort de la rivalité Federer-Nadal, il n'avait remporté qu'un trophée majeur, l'Open d'Australie en 2008. Mais depuis 2011 et son ascension vers un niveau cosmique, le Serbe en a gagné onze!
A 29 ans, il n'est plus qu'à deux longueurs de Nadal (14) et à cinq du record absolu détenu par Federer (17). "Il peut égaler Nadal et pourquoi pas Federer, estime Forget. S'il joue comme cela pendant deux ou trois saisons, il peut prendre deux titres majeurs par an."
- Gare à la blessure -
Au même âge, ses rivaux avaient toutefois une bonne marge d'avance. Le Majorquin en était déjà à quatorze et le Suisse à seize. Mais les blessures et le temps qui passe ont fait qu'ils ne soutiennent plus vraiment la comparaison avec Djokovic.
Et le N.1 mondial n'a pour l'instant pas trop à s'inquiéter de la relève, pas encore prête à monter sur le devant de la scène. Le seul danger pour Djokovic, c'est peut-être tout simplement lui-même.
Il devra ainsi prendre encore davantage soin de son physique pour se protéger des éventuels pépins. "Il a un staff élargi, avec un kiné, un préparateur physique, deux coaches. Il fait aussi très attention à son alimentation et son hygiène de vie. Le mot d'ordre pour lui, c'est de garder ça pour s'installer dans la durée", argue Forget.
Il lui faudra aussi peut-être s'armer de patience car le chemin est encore long. On le constate pour Serena Williams qui n'est plus qu'à une longueur du record de Steffi Graf dans l'ère professionnelle (22) mais échoue depuis trois tournois.
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