La petite fille âgée de 9 ans n'est pas aimée de son beau-père, c'est le moins que l'on puisse dire. Quand elle rentre à la maison et que sa maman est encore au travail, les coups et les insultes pleuvent sous prétexte d'éducation. Le couple se forme en 2009 et la petite fille vit avec sa mère et son beau-père dans une commune du Calvados, au nord de Caen. Souffrant de troubles du comportement, elle est prise en charge dans la journée par l'unité de soins psychiatrique de Bayeux "La clé des songes". Elle y fait de gros progrès, jusqu'en 2015.
"Je dis des choses que j'ai pas le droit de dire"
A cette période, elle redevient grossière, triste et agitée. Aux éducateurs, elle dit : "Je ne veux pas rentrer à la maison, car il me tape. Mais je dis des choses que j'ai pas le droit de dire." La maman est alors convoquée. Elle confirme que l'enfant se plaint de fessées mais pense qu'elles doivent être méritées.
Des hématomes et des ecchymoses plein le corps
En avril, l'équipe de soins s’inquiète du refus catégorique de la fillette de se rendre à la piscine. Et pour cause, elle finit par constater que des hématomes, des ecchymoses, le corps de la petite fille en est recouvert : le dos, les reins, les fesses, l’intérieur des cuisses, les bras, les tibias, les pieds.
Michel Lerouvillois, âgé de 40 ans, comparaissait le jeudi 2 juin 2016 devant le tribunal de grande instance de Caen pour violences sur mineure. Sa compagne, quant à elle, était jugée pour non dénonciation de mauvais traitements. Lui, ne souffre pas de pathologie particulière mais montre une personnalité psychorigide, d'où découle de l'impulsivité et de la violence. Elle, semble une femme effacée.
"J'étais son punching-ball"
Lors de l’enquête, la petite victime raconte : "Il me frappait tous les jours, à coups de pied, à coups de poing, à coups de fourchette, il me balançait en l'air. Un jour, il m'a poussée dans l'escalier. Il me traitait de saloperie, de gogole. J'étais son punching-ball. Il était aussi méchant des fois avec maman, mais tata protégeait maman, alors que maman ne me protégeait pas." Le président questionne la mère : "Et vous n'avez jamais vu l'état du corps de votre enfant de 9 ans ? Quand elle sortait de la douche, par exemple ? Comment cela est-il possible ?" Pour toute réponse, la mère répète qu'elle n'en avait pas perçu l'ampleur. Mais des membres de la famille témoins d'insultes, de brimades, de bousculades, réfutent ses dires.
Deux ans de maltraitance
L'avocat de la partie civile s'emporte : "Vous mentez, madame ! J'ai là un dessin de la petite après sa chute dans l'escalier. Vous y êtes présente. Il y a eu de votre part un défaut total de protection. Vous avez laissé votre enfant en souffrance devant son bourreau. Les violences jouaient un rôle déterminant dans la problématique de la petite. De plus, il s’avère que ce ne sont pas six mois mais deux ans de maltraitance".
Six mois de prison ferme
La fillette vit désormais avec son père. Celui-ci, présent à l'audience était conscient des régressions de sa fille mais ignorant des sévices subis.
Michel Lerouvillois est condamné à 18 mois de prison dont 6 mois fermes assortis de 24 mois de mise à l’épreuve et 500 euros de dommages et intérêts. Une obligation de soins lui est faite et il lui est interdit d'entrer en contact avec la victime. La mère, quant à elle, écope de 3 mois de prison avec sursis.
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Ce n'est pas cher payé ! La fillette aura certainement besoin de plus de 6 mois pour s'en remettre...