"Cette grève, elle est déjà incompréhensible (...) Mais alors en Ile-de-France, dans le Centre, dans les régions qui ont été touchées (par les intempéries, ndlr), elle est totalement incompréhensible", a déclaré le Premier ministre en marge d'un déplacement dans un quartier inondé de Crosne (Essonne).
"Ici, nous sommes à proximité de la ligne D du RER, qui a déjà des difficultés (...) et c'est l'une des plus touchées par la grève. Les habitants qui sont déjà en difficulté subissent le préjudice de la grève", a insisté M. Valls.
"Je demande à chacun de prendre ses responsabilités, de suspendre et d'arrêter ce mouvement le plus vite possible", a poursuivi le Premier ministre, en souhaitant que "chacun soit responsable dans ce moment-là, fasse œuvre et preuve de solidarité".
La grève reconductible à la SNCF, à l'appel de la CGT-Cheminots et de SUD-Rail, en était samedi à son quatrième jour consécutif. Elle perturbe significativement le trafic ferroviaire avec, en moyenne, un tiers des Transiliens et des Intercités (aucun la nuit) assurés, et la moitié des TGV et des TER en circulation.
Vendredi, Guillaume Pepy avait déjà souhaité la suspension du mouvement au nom de la "solidarité" avec les Français qui subissent les conséquences des intempéries.
Mais la CGT et SUD lui ont opposé une fin de non-recevoir, en maintenant leur préavis, SUD appelant même à un "durcissement de la mobilisation". Toutes les assemblées générales ont voté vendredi et samedi pour la reconduction de la grève jusqu'à lundi, selon SUD-Rail.
Réagissant aux propos de M. Pepy, la CGT-Cheminots a aussi fait valoir dans un communiqué qu'elle n'avait "de leçon à recevoir de personne sur ces questions" de solidarité.
"Aujourd'hui encore, de nombreux adhérents de la CGT sont sur le terrain et le fait d'être en grève n'entrave en rien leur engagement citoyen", a-t-elle souligné, demandant aussi "en quoi une grève des cheminots ou d'autres secteurs d’activité peut-elle interférer sur la montée des eaux dans les départements et localités sinistrés ?"
Avec cette grève, les deux syndicats entendent maintenir la pression avant l'ultime réunion de négociation, lundi, avec la direction de la SNCF sur la nouvelle organisation du temps de travail.
L'Unsa, satisfaite des "éclaircissements" apportés sur le projet d'accord, avait "suspendu" le mouvement jeudi. La CFDT avait levé dès lundi dernier son préavis.
La CGT et SUD demandent aussi la réouverture des discussions au niveau de la branche ferroviaire pour obtenir une convention collective commune à toutes les entreprises du rail (fret/voyageurs, privé/public), plus ambitieuse que le texte actuellement soumis à signature jusqu'au 8 juin.
Mais le gouvernement a encore refusé de peser en ce sens, ont déploré les deux syndicats samedi, au lendemain d'échanges avec le secrétariat d'Etat aux Transports. "On a senti (Alain Vidalies) très tendu", il a "refusé d'user de son poids pour rouvrir les négociations" au niveau de la branche, "en stipulant que pour lui, elles étaient closes", a expliqué Thierry Nier, porte-parole de la CGT-Cheminots.
A ces revendications internes s'ajoute aussi, pour les deux syndicats, l'opposition à la loi travail.
"Ca va être chaud" lundi, a pronostiqué Eric Santinelli (SUD-Rail) qui a demandé à ses équipes "partout en France de mettre le paquet, de faire blocage".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.