Elle provoqua 5 morts et des photos d'époque témoignent du spectacle insolite de rues complétement inondées, de barques longeant les gares ou de lacs ayant noyé les grands jardins.
En banlieue, usines et dépôts proches des berges furent envahis, les sables et graviers emportés. Des milliers d'ouvriers se retrouvèrent sans ressources. A Puteaux, 10.000 sacs de ciment se solidifièrent. Les bois stockés sur les quais prirent le large, guignés par des Parisiens, qui gaffes en mains, s'improvisaient pêcheurs de bûches.
L'été 1909 avait été pluvieux. L'automne le fut plus encore: pluies et neiges jusqu'au 31 décembre et redoublant de violence à partir du 9 janvier. Le 20 janvier, la navigation fut interdite aux mariniers. Le lendemain, la Seine dépassa 4 mètres dans la capitale (cote d'alerte: 3,20 mètres) et atteignit le 28 janvier le maximum historique de 8,68 mètres.
Cette année, la Seine frôle les 5 mètres jeudi matin, remontant sur les jambes du zouave du pont de l'Alma, célèbre statue qui sert de repère aux Parisiens. En 1910, l'eau avait gagné ses épaules.
A Nemours (Seine-et-Marne), qui s'est retrouvé mercredi coupé en deux par les flots, l'eau a dépassé à l'endroit le plus inondé les niveaux historiques de 1910 (4,25 m). En 2006, la direction départementale de l'Equipement soulignait d'ailleurs dans une note de prévention que "le risque de crues exceptionnelles sur le Loing (affluent de la Seine, ndlr), équivalente, voire supérieure à la crue de 1910, demeure".
Dans cette ville, c'est le pilier droit à l'entrée de l'église qui porte la marque repère du niveau de la crue de 1910.
En plus d'être exceptionnellement élevée, celle-ci fut aussi très longue. Dans la capitale, si dès le 30 janvier, les épaulettes du zouave du pont de l'Alma refirent surface, il fallut attendre le 15 mars pour que le fleuve regagne son lit dans la capitale et des semaines pour que la vie reprenne son cours normal.
Les lignes de métro, qui s'étaient arrêtées, ne rouvrirent qu'en avril. Les quartiers de bord de fleuve avaient été inondés, comme Maubert, et il avait fallu déménager les animaux du jardin des Plantes (une girafe mascotte des Parisiens y laissa la vie).
L'eau s'était infiltré dans les sous-sols, refluant par les égouts. C'est ainsi que débordèrent les sous-sols du Palais-Bourbon et que furent touchés des quartiers éloignés du fleuve comme le Boulevard Haussmann ou la Gare Saint-Lazare.
L'éclairage manqua tout comme le bois; pas moyen de chauffer les bureaux: les juges de la cour de cassation apportaient leurs couvertures pour siéger.
Plus de 14.000 immeubles avaient été touchés avec des dégâts équivalant à 380 millions d'euros.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.