Les perturbations étaient relativement importantes: seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités, la moitié des TER devaient rouler, ainsi que six TGV sur dix, selon la SNCF. Il s'agit de la huitième journée de grève à la SNCF depuis début mars, avec pour la première fois des préavis illimités.
Il s'agit de la huitième journée de grève depuis début mars à la SNCF mais pour la première fois, le préavis est illimité. Lancé mardi soir, ce mouvement va précéder d'autres turbulences, selon le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. "Cette semaine va être la semaine la plus forte de mobilisation depuis trois mois", prévient-il.
Le gouvernement, lui, entend "tenir sur le fond" du projet de loi travail.
L'exécutif a bien tenté de déminer le conflit dans le rail en imposant à la SNCF, transporteur officiel de l'Euro, des concessions sur la future organisation du travail des cheminots. Mais seule la CFDT a levé in extremis son préavis. L'Unsa l'a maintenu.
Les perturbations étaient relativement importantes mercredi: au vu des "premières prises de service", seulement 40% des Transiliens, le tiers des Intercités, la moitié des TER en circulation et six TGV sur dix étaient assurés, selon la SNCF.
A la gare Saint-Charles de Marseille, le trafic était sensiblement plus perturbé en matinée que la veille au soir. Les trains maintenus partaient avec 10 à 40 minutes de retard et les cars de substitution tournaient à plein régime.
Sur les quais de la gare d'Ormesson, en région parisienne, peu de chanceux parviennent à monter dans les rares trains qui arrivent, déjà remplis. "C'est la galère aujourd'hui, plus que pour les autres journées de grève", estime Christine, hôtesse d'accueil.
La CGT-Cheminots a demandé mardi soir au gouvernement d'obtenir la "réouverture immédiate" des négociations sur une convention collective commune au secteur. L'UTP (regroupant SNCF et entreprises privées) les considère terminées et a déjà transmis aux syndicats un projet d'accord.
Les négociations menées parallèlement au sein de la SNCF pour rendre l'organisation du travail plus flexible sont, elles, entrées dans leur phase finale.
Dans les transports publics parisiens, la CGT a appelé à partir de jeudi à une grève illimitée pour des questions salariales et contre le projet de loi travail. La RATP n'anticipe que de légères perturbations.
Le gouvernement pourrait aussi affronter un conflit dans le ciel, les syndicats de l'aviation civile appelant à la grève de vendredi à dimanche pour demander notamment l'arrêt des baisses d'effectifs. Des négociations pourraient toutefois aboutir à lever la grève.
- Passes d'armes -
En dehors de ces revendications d'entreprises, le climat social reste alourdi par la contestation de la loi travail, avec de vives passes d'armes entre la CGT et le patronat.
La première centrale a annoncé qu'elle allait "porter plainte pour diffamation" contre le président du Medef, Pierre Gattaz, qui a évoqué "des minorités qui se comportent un peu comme des (...) terroristes".
En réponse, l'organisation patronale a appelé les entreprises touchées par les blocages à porter plainte pour "délit d'entrave à la liberté du travail".
Des blocages de sites se poursuivaient ou encore des grèves dans les raffineries, dont six sur huit restaient mardi "à l'arrêt ou au ralenti", selon la CGT pétrole.
Le patron de la CGT s'est rendu mardi soir à Donges (Loire-Atlantique) pour soutenir les grévistes de la raffinerie Total, "détonateurs", selon lui, de "l'amplification" de la mobilisation contre la loi travail.
Contre ce texte de la ministre Myriam El Khomri, une journée d'action est programmée le 14 juin avec un rassemblement unique à Paris.
Le président du parti Les Républicains et ex-chef de l'État, Nicolas Sarkozy, a dénoncé "la pagaille" en France et "la perte totale d'autorité" de l'exécutif.
Mais Manuel Valls, "reculer serait une faute politique", François Hollande assurant que le projet "ne (serait) pas retiré".
Faire marche arrière serait faire preuve de "courage politique", a rétorqué François Hommeril, qui doit devenir mercredi président de la CFE-CGC.
Philippe Martinez a enjoint le gouvernement de renouer le dialogue: puisque Manuel Valls "est ouvert au dialogue, et bien dialoguons, discutons. (...) La balle est dans son camp", a-t-il répété à Donges.
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