Interrogé en marge d'une visite d'usine à Saint-Amand (Nord), l'ancien banquier d'affaires de Rothschild a assuré n'avoir "fait l'objet d'aucun redressement fiscal", sans toutefois démentir être désormais assujetti à l'ISF.
"Je suis en règle avec l'administration fiscale et avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique", a assuré le ministre. "Depuis le 1er jour, je me suis conformé à ce que ces deux instances ont demandé", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Economie, entré au gouvernement en août 2014 après deux ans passés au poste de secrétaire général adjoint de l'Elysée, n'était jusque-là pas assujetti à l'ISF, payé par les ménages disposant d'un patrimoine supérieur à 1,3 million d'euros.
Mais selon Mediapart, "les vérifications entreprises" après son arrivée à Bercy, dans le cadre des mesures de transparence mises en place après l'affaire Cahuzac, ont conduit le fisc à réévaluer son patrimoine, lui faisant "franchir le seuil de l'ISF".
Le ministre "a finalement admis qu'il devait payer l'ISF et déposé une déclaration rectificative pour les années 2013 et 2014", poursuit le site d'information, qui précise néanmoins que le rattrapage devrait "rester inférieur à 10.000 euros, intérêts ou pénalités compris".
Contactée par l'AFP, une porte-parole de Bercy n'a pas souhaité confirmer ces informations, évoquant le "secret fiscal".
- 'Je ne suis dupe de rien' -
Selon le Canard enchaîné, le litige avec le fisc, qui a donné lieu à plus d'un an et demi de discussions, a porté en particulier sur la valeur de la demeure de son épouse au Touquet (Pas-de-Calais).
Cette dernière a été estimée par l'administration à 1,4 million d'euros, au lieu des 1,2 million avancés par le ministre, qui a contracté un emprunt pour y réaliser des travaux.
Selon sa déclaration de patrimoine disponible sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), le ministre a gagné près de 2,4 millions d'euros lors de son passage à la banque Rothschild, entre 2011 et mai 2012.
"Je suis pour la transparence dans la vie publique, je suis pour le contrôle régulier et intransigeant de tous les dirigeants publics, mais je ne suis pas pour la société du déballage", a déclaré mardi M. Macron, se disant attaché, "comme tous les citoyens", au "secret fiscal".
"Je ne suis dupe de rien, sachez-le!", a poursuivi le ministre, évoquant "le fait que ces derniers jours et ces dernières semaines", "il y ait un emballement sur à peu près tous les sujets pour essayer de (le) déstabiliser".
Un message relayé par le député PS Pascal Terrasse, proche du ministre, qui considère que ce dernier est "la cible d'attaques parce qu'il dérange". "Nous ne savons pas d'où viennent ses fuites. Peut-être des soldats mal intentionnés de Bercy, restés au pouvoir après l'alternance de 2012", a-t-il dénoncé.
Emmanuel Macron avait suscité la polémique mi-avril, en s'en prenant dans une interview à l'ISF. "Si on a une préférence pour le risque face à la rente, ce qui est mon cas, il faut préférer la taxation sur la succession aux impôts de type ISF", avait-il déclaré.
Ces propos lui avaient valu un rappel à l'ordre de Manuel Valls. "Supprimer l'impôt sur la fortune, qu'on peut toujours améliorer, rendre plus efficace d'un point de vue économique, serait une faute", avait-il répliqué.
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