Le succès étriqué obtenu contre le Cameroun (3-2) lundi à Nantes a de nouveau mis en lumière les failles béantes de l'arrière-garde française, à peine masquées par la verve des joueurs offensifs.
Le toucher soyeux de Dimitri Payet, qui a offert la victoire aux Bleus sur une merveille de coup franc à la 90e minute, et les percées destructrices de l'inarrêtable Kingsley Coman, passeur décisif sur l'ouverture du score de Blaise Matuidi, ne peuvent faire oublier les errements de la défense.
Il y a donc encore beaucoup de travail pour faire de cette équipe bancale une machine de guerre pour le Championnat d'Europe et atteindre l'objectif minimum des demi-finales devant le public français. C'est le but du stage de quatre jours à Neustift im Stubail, petite ville de 4500 habitants situé à 1000m d'altitude, à 27 km d'Innsbruck.
"On va pouvoir s'extirper de la ferveur, retrouver de la tranquillité, a expliqué Didier Deschamps avant d'emmener ses troupes dans le Tyrol. Cela nous permet aussi de ne pas rester toujours dans le même lieu. Il y aura un cadre très agréable et on affinera pas mal de choses." En espérant y puiser le fameux "esprit de Neustift", celui qui avait porté l'Espagne sur le toit de l'Europe puis du monde après un passage dans la station en 2008.
Le sélectionneur a en tout cas opté pour le repli et l'isolement durant une petite semaine qui s'annonce très pluvieuse. Par ailleurs, un seul des quatre entraînements prévus sera entièrement ouvert aux médias.
- Griezmann attendu de pied ferme -
Après avoir respiré l'air de la montagne, les Bleus quitteront l'Autriche samedi dans la matinée et gagneront Metz pour y affronter l'Ecosse en soirée (21h00), l'ultime rencontre de préparation avant le grand rendez-vous face aux Roumains au Stade de France. Un match que disputera sans doute Griezmann, le dernier des 23 à rejoindre le groupe.
Reste à savoir si le finaliste malheureux de la Ligue des champions avec l'Atletico Madrid aura digéré cet échec face au Real Madrid, ainsi que son penalty manqué, et s'il ne sera pas trop éreinté au bout d'une longue saison.
L'enjeu est d'importance pour l'équipe de France car Griezmann, avec ses 34 buts en 2015-16, est devenu le leader d'attaque naturel en l'absence de Karim Benzema. Avec Paul Pogba, il est le joueur censé porter les Bleus vers les sommets européens.
Le retour de Griezmann va immanquablement déplacer encore un peu plus le centre de gravité des Bleus vers l'attaque. Or les soucis de Deschamps sont ailleurs et se concentrent exclusivement du côté de la défense, orpheline de Raphaël Varane (forfait sur blessure) et de Mamadou Sakho (suspendu jusqu'au 28 mai pour une infraction à la législation antidopage).
Le sélectionneur n'a plus qu'un match pour trouver le meilleur complément de Laurent Koscielny dans l'axe et va devoir trancher la question du maintien ou non d'Adil Rami en charnière centrale après son retour calamiteux face au Cameroun. La faiblesse des alternatives au joueur du FC Séville (Eliaquim Mangala, Samuel Umtiti) le place toutefois dans une position très inconfortable. Pas sûr qu'il passe des nuits paisibles dans son repaire tyrolien.
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