Le taux d'emploi des seniors a fortement augmenté ces 15 dernières années: pour les 55-64 ans, il est passé de 37,9% au début de 2008 à 48,9% à la fin de 2015, soulignent les auteurs, Pierre Cahuc, Jean-Olivier Hairault et Corinne Prost.
Ils attribuent cette augmentation aux réformes des retraites (recul de l'âge légal de départ, augmentation de la durée de cotisation, quasi-suppression des pré-retraites à financement public), et de l'assurance-chômage (fin du dispositif de dispense de recherche d'emploi).
Cependant, ce taux reste inférieur de 10 points à la moyenne de l'OCDE, une différence provenant surtout du faible taux d'emploi des 60-64 ans (25% en 2014, +10 points en 7 ans, comparé à 68% pour les 55-59 ans, +12 points).
La montée de l'emploi des seniors s'est accompagnée d'un accroissement de leur taux de chômage, un phénomène souvent mis en avant pour s'interroger sur la pertinence du recul de l'âge de la retraite mais qui, selon les auteurs, "ne reflète que l'extension de la sphère du travail aux plus de 55 ans".
Estimant que "la faiblesse du taux d'emploi au-delà de 60 ans réduit la création de richesses", les auteurs souhaitent favoriser les choix individuels en fin de carrière entre revenu et temps de loisir, et faire en sorte "que l'assurance-chômage ne biaise pas prématurément les choix en faveur du retrait de l'emploi".
Outre la mise en place d'un plan spécifique d'accompagnement et de formation pour les chômeurs de plus de 50 ans, ils recommandent de réduire la durée d'assurance pour cette tranche d'âge de trois à deux ans maximum, ce qui la ramènerait à la durée en vigueur pour les moins de 50 ans.
Ils proposent en outre de supprimer l'extension de la période d'indemnisation à partir de l'âge légal jusqu'à l'âge de la retraite à taux plein.
Actuellement, les chômeurs de plus de 50 ans peuvent bénéficier du maintien du versement de leurs allocations tant qu'ils n'ont pas réuni tous leurs trimestres de cotisation pour avoir droit à une retraite sans décote.
Le rapport propose également d'harmoniser progressivement les règles définissant l'accumulation des droits, pour converger à terme vers un régime unifié à points.
Il suggère d'instituer un système de bonus-malus pour les cotisations employeurs d'assurance-chômage qui s'applique à tous les salariés, seniors compris.
Le CAE est un organisme indépendant placé auprès du Premier ministre, dont les travaux n'engagent que leurs auteurs.
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