Les professeurs français, moins payés que leurs homologues de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), attendent depuis des années d'être augmentés. Mardi, leur ministre dévoile la déclinaison pour l'Education nationale (professeurs, conseillers principaux d'éducation et conseillers d'orientation-psychologues) du protocole sur les parcours, les carrières et les rémunérations (PPCR) des fonctionnaires. La montée en charge sera progressive, commençant par 500 millions d'euros dès 2017, année de l'élection présidentielle, pour atteindre un milliard d'euros en 2020.
Interrogée, lors de la présentation de ces décisions à la presse, sur une éventuelle remise en cause de ces engagements en cas d'alternance, la ministre a rétorqué: "je souhaite bien du courage à celui qui voudra remettre en question ce PPCR".
"Cette revalorisation va permettre d'après nos estimations de replacer la France au-dessus de la moyenne de l'OCDE" et "d'atteindre pour les fins de carrière les niveaux des pays les plus favorables, l'Allemagne notamment", a-t-elle assuré.
L'objectif est "d'accroître l'attractivité du métier", a-t-elle expliqué, mais aussi de "mieux accompagner les enseignants tout au long de leur carrière et de mieux valoriser leur engagement". La dernière réorganisation générale des carrières des enseignants datait d'il y a 25 ans, sous Lionel Jospin, a souligné Najat Vallaud-Belkacem.
Il est notamment prévu d'augmenter l'indice de tous les professeurs le 1er janvier 2017, puis le 1er janvier 2019.
- 'Double regard' pour évaluer les enseignants -
Lors de leur première année d'enseignement, les professeurs gagneront à terme, d'ici 2020, 1.400 euros bruts de plus par an. Un professeur des écoles qui exercera dix ans en éducation prioritaire et deviendra directeur d'école pourra gagner en fin de carrière 1.000 euros de plus par mois qu'actuellement. La revalorisation se reflétera aussi dans les retraites, calculées pour les profs sur la base des six derniers mois d'exercice.
Par ailleurs, l'évaluation des enseignants va évoluer: "les missions des personnels d'inspection et de direction seront désormais davantage orientées vers le pilotage pédagogique, la formation continue", a expliqué Mme Vallaud-Belkacem. Il s'agit d'en finir avec la visite de l'inspecteur qui note un cours depuis le fond de la classe huit fois dans la carrière d'un enseignant, et de passer à un système "de double regard" de l'inspecteur et du chef d'établissement, suivant des modalités qui doivent être discutées avec les syndicats.
Le ministère veut aussi passer d'une gestion "technocratique" des enseignants à "une véritable politique de ressources humaines" avec quatre rendez-vous pour faire le point au cours d'une carrière. Après sept et treize ans d'exercice, 30% de personnels très engagés, notamment en éducation prioritaire ou à la direction d'écoles, pourront bénéficier d'une accélération de carrière d'un an. Ils pourront aussi accéder plus tard prioritairement à une "classe exceptionnelle" qui sera créée en septembre 2017.
Depuis le début du quinquennat plusieurs mesures de revalorisation ont été prises, a rappelé la ministre. Vincent Peillon avait créé une indemnité de 400 euros par an pour les professeurs des écoles, qui sera alignée à la rentrée 2016 avec la prime correspondante des professeurs du secondaire fixée à 1.200 euros, comme l'a annoncé Manuel Valls début mai. Dans le cadre de la réforme de l'éducation prioritaire, les primes des enseignants y ont été augmentées de 50% en REP et de 100% en REP+.
Les enseignants vont aussi bénéficier du dégel du point d'indice des fonctionnaires, avec deux revalorisations de 0,6%, en juillet 2016 et février 2017.
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