Cette peine, conforme au réquisitoire du ministère public, a été assortie d'une période de 20 ans de sûreté.
Cayrou, qui a réagi calmement à l'énoncé du verdict après 4h30 de délibérations, dispose de dix jours pour faire appel. Les proches de la victime présents à l'audience ont eux réagi avec beaucoup d'émotion.
Mme Wilson, 58 ans, avait été vue pour la dernière fois le 17 août 2012, à son domicile près de Vabre-Tizac, au retour d'un voyage en Angleterre. Sur les lieux, ses vêtements et d'abondantes traces de sang. La quinquagénaire n'a elle jamais été retrouvée.
Depuis le début de l'enquête et durant les six jours du procès, Cayrou, 54 ans, qui a été le jardinier et l'amant de Mme Wilson, n'a cessé de clamer son innocence, reconnaissant qu'il s'était bien rendu chez la disparue ce soir-là mais affirmant qu'il avait trouvé les lieux en l'état.
Retrouvé samedi dans sa cellule avec des traces de mutilation très légères qu'il s'était infligées, il a finalement été jugé "apte à comparaître" lundi matin par la cour.
"Mourir ou vivre, qu'importe, j'ai tout perdu", a-t-il déclaré avant la levée des débats. "Je suis innocent, Patricia, je l'aimais", a-t-il répété, demandant au jury de lui "rendre [sa] liberté et [son] honneur".
Brossant le portrait d'un homme "jaloux" et "diabolique", l'avocate générale Manon Brignol a au contraire estimé durant son réquisitoire que M. Cayrou n'avait pas supporté la rupture décidée par Mme Wilson peu de temps avant. "Nous n'avons pas besoin de ses aveux", a-t-elle lancé. "Tout est parfaitement limpide, à part, c'est vrai, une chose sur laquelle vous avez réussi, c'est de cacher le corps de Patricia Wilson."
- 'Avalanche de preuves' -
"Oui, Jean-Louis Cayrou est l'assassin de Patricia Wilson", avait-elle encore martelé, évoquant des traces de sang de la victime dans la voiture de l'accusé, les relevés téléphoniques montrant des appels répétés peu de temps avant la disparition, les témoignages de proches de la disparue et les "incohérences, mensonges et versions évolutives" de l'accusé.
"C'est une avalanche de preuves qu'il y a contre vous", avait déclaré plus tôt l'avocate des parties civiles, Me Maryse Péchevis, dénonçant les "techniques sordides" de la défense qui avait émis des doutes sur le rôle du compagnon de la disparue, Donald Marcus, dont l'enquête a déterminé qu'il était en Angleterre au moment des faits.
L'avocat de la défense Me Jacques Lévy a lui fait part de sa "honte". "Jamais je n'ai vu un dossier traité avec une telle partialité depuis le début", s'est-il indigné, critiquant une instruction menée dans des "conditions scandaleuses".
M. Cayrou "a un défaut: il n'est pas courageux, il n'a pas fait face, et toute l'affaire part de là", a déclaré l'avocat, affirmant que la nationalité de Mme Wilson imposait de trouver un "coupable" pour la justice française.
Le sang de la victime dans la voiture de l'accusé ? Seulement "des traces" incompatibles, selon Me Lévy, avec "un corps ensanglanté". Les aveux rapportés par des codétenus? "Deux truands notoires" à la "morale" soudain "froissée", a-t-il ironisé. Un cambriolage de la maison, peu de temps après les faits? "Tout le monde s'en fout, ça n'intéresse personne", selon l'avocat.
"Je ne peux pas croire que vous puissiez fonder une condamnation à 30 ans sur des éléments aussi légers", avait-il plaidé.
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