La nomination du chef du parti Israel Beiteinou, et celle de Sofa Landver -membre de la même formation- au poste de ministre de l'Intégration, a été approuvée par 55 voix contre 43 et une abstention, les 21 autres députés étant absents lors du vote.
Après presque deux semaines de tractations et de revirements, M. Netanyahu a donc réussi, en intégrant Israel Beiteinou dans la coalition gouvernementale, à porter de 61 à 66 voix la majorité ténue dont il dispose au Parlement (120 sièges).
Avec l'entrée de M. Lieberman, ce gouvernement est le plus à droite de l'histoire d'Israël selon les commentateurs.
Il remplace à la Défense Moshé Yaalon, considéré en Israël comme un avocat de la retenue envers les Palestiniens.
Connu pour ses diatribes anti-arabes et son populisme belliqueux, Avigdor Lieberman, 57 ans, se retrouve en position de numéro deux du gouvernement, avec une voix prépondérante sur le déclenchement des guerres, le conflit israélo-palestinien et l'administration des Territoires occupés.
Avant ses négociations avec M. Netanyahu, il accusait le gouvernement de manquer de fermeté face aux attaques palestiniennes et lui reprochait de ne pas construire dans les colonies de Cisjordanie occupée.
Une partie de la communauté internationale, qui juge illégale la colonisation israélienne et la considère comme un obstacle majeur à la paix, se demande maintenant à quoi s'attendre, dans un climat déjà tendu avec les Palestiniens.
Les Etats-Unis, le grand allié d'Israël, se sont ouvertement interrogés "sur la direction que (le gouvernement israélien) pourrait prendre".
Le Premier ministre français Manuel Valls, dont le pays tente de relancer un processus de paix israélo-palestinien moribond et accueille une réunion internationale sur ce sujet en fin de semaine, a jugé que cette nomination faisait partie "des éléments qu'on doit intégrer".
L'Autorité palestinienne a dit voir dans le gouvernement israélien en gestation "une vraie menace d'instabilité et d'extrémisme dans la région".
- 'Soit vous êtes mort' -
M. Lieberman déclarait récemment que s'il devenait ministre de la Défense, il lancerait un ultimatum de "48 heures" au chef du mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza: soit vous rendez les corps de soldats israéliens morts, "soit vous êtes mort".
Selon différents commentateurs, Avigdor Lieberman pourrait toutefois se montrer pragmatique à l'épreuve du gouvernement.
"La première chose à laquelle je m'engage, c'est une politique responsable, raisonnable", a-t-il dit la semaine dernière.
Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que le retour de celui qui fut son mentor puis son ministre des Affaires étrangères (2009-2012, 2013-2015) ne changerait pas les orientations gouvernementales: "Nous allons poursuivre une politique de sécurité responsable et énergique tout en cherchant les voies de la paix".
Les dernières incertitudes autour de l'investiture de MM. Lieberman et Landver ont été levées après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a résolu dans la nuit de dimanche à lundi une querelle de dernière minute: le parti nationaliste religieux Foyer juif, membre de la coalition gouvernementale, se disait prêt à voter contre leur nomination quitte à provoquer des législatives anticipées.
Le parti de Naftali Bennett exigeait la création d'un poste d'attaché militaire auprès du cabinet de sécurité, sorte de conseil des ministres restreint décidant les questions les plus stratégiques comme les guerres.
Pour M. Bennett, il s'agissait de s'assurer que ces décisions stratégiques ne soient pas le fait de quelques-uns, comme lors de la dernière guerre à Gaza en 2014.
D'après le compromis trouvé en dernière minute avec le Foyer Juif, les membres du gouvernement recevront de fréquents briefings de la part du Conseil de sécurité nationale, le temps qu'un groupe d'experts examine les moyens d'améliorer les procédures.
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