"Como no te voy a querer (comment ne pas t'aimer, ndlr)", ont scandé des milliers de fans en voyant dimanche matin apparaître à Madrid les joueurs du Real venus leur présenter cette Coupe tant désirée, gagnée samedi contre l'Atletico (1-1 a.p.; 5 t.a.b à 3). Et les fans d'agiter les écharpes du club Merengue et de lancer des t-shirts sous une pluie de confettis.
Zidane, c'est l'enfant de l'amour au Real. Celui couvé par Florentino Perez, le président-patriarche. Joueur du club (2001-06), le Français a fait partie des Galactiques, ces stars glamour (avec David Beckham et Luis Figo) également machines à gagner. Tout le monde a encore en mémoire la volée d'anthologie de Zizou en 2002 pour remporter la Ligue des champions face au Bayer Leverkusen (2-1).
Quand le natif de Marseille a choisi d'embrasser la carrière d'entraîneur, il n'était pas question d'aller ailleurs qu'au Real pour faire ses classes. En tant que N.2 de Carlo Ancelotti lors du sacre de 2014 en C1 face, déjà à l'Atletico Madrid (4-1 a.p.). Ou encore en tant que coach de la Castilla, la réserve de la Maison blanche.
- 'Le Real, le club de ma vie' -
En janvier, alors que le message de l'entraîneur d'alors Rafael Benitez ne passait plus à la tête d'une équipe première à la dérive, Florentino Perez n'a pas hésité à confier les clés de la maison à l'ancien meneur des Bleus.
Le Real est une famille et Zidane, 43 ans, l'a prouvé en maître ès communication, posant lors de sa nomination officielle comme entraîneur N.1 avec sa femme Véronique et ses quatre fils, qui jouent d'ailleurs tous dans les équipes de jeunes du club.
Après son triomphe à Milan, le champion du monde 1998 n'a pas eu à chercher ses mots: "Je suis si fier de faire partie de cette grande maison. Le Real, c'est le club de ma vie, qui m'a fait grand".
Attention toutefois, le Real est volage avec ses techniciens: trois ont défilé depuis la saison 2013-14.
L'autre entraîneur de cette finale, Diego Simeone, a 46 ans et la crise de la quarantaine dure. "El Cholo" a guidé l'Atletico vers deux finales de Ligue des champions en trois ans, toutes deux perdues contre le rival et voisin madrilène.
D'autres s'en contenteraient. Pas ce compétiteur intransigeant. Alors au moment de faire le bilan de son mariage avec les Colchoneros, l'amertume surgit.
- 'Perdre deux finales, c'est un échec' -
"Perdre deux finales c'est un échec, a lâché l'Argentin après la défaite milanaise. Est-ce que je dois continuer à l'Atletico ou est-ce la fin d'un cycle? Je dois penser à ça". Cette dernière petite phrase fait déjà beaucoup parler en Espagne et ailleurs.
Un divorce serait un tremblement de terre pour l'"Atleti". Avant l'arrivée de Simeone sur le banc en 2011, l'autre club de Madrid souffrait d'une instabilité chronique. Ancien milieu de terrain bagarreur adulé des fans dans les travées du Vicente-Calderon, il a façonné l'équipe à son image.
"Sur le terrain, il te tuait, il te mordait les mollets. L'Atletico d'aujourd'hui reflète un peu sa manière de penser", a résumé son fils Giovanni, joueur de Banfield en Argentine.
Convoité par les plus grandes écuries européennes, le coach aux costumes sombres a signé l'an dernier une prolongation de contrat jusqu'en 2020. Mais il voulait tant gagner cette Ligue des champions, dans un club qui avant son arrivée sur le banc n'avait disputé - et perdu - qu'une seule finale de C1, en 1974.
Simeone a besoin de faire le point et l'issue de sa réflexion est très attendue.
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