La situation s'est améliorée sur le front des carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers, mais les perturbations perdurent, avec de nombreuses stations-service encore en rupture ou en difficulté, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes.
Six des huit raffineries françaises sont toujours à l'arrêt ou au ralenti. La grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum, permettant une reprise partielle des expéditions d'hydrocarbures.
L'issue au conflit reste incertaine tant que le bras de fer se poursuit entre l'exécutif et les anti-loi travail.
François Hollande et Manuel Valls entendent aller "jusqu'au bout" du projet de loi et se montrent inflexibles sur l'article 2, qui consacre la primauté de l'accord d'entreprise sur la branche. La modification de cet article, point névralgique de la fronde, est présenté par certains députés socialistes comme l'unique porte de sortie.
Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 46% des Français souhaitent que le gouvernement retire le projet. Ils sont 40% à souhaiter qu'il soit conservé mais modifié et seulement 13% à vouloir qu'il soit conservé en l'état.
Les opposants au texte, qui réclament son retrait pur et simple, ne baissent pas les bras. L'intersyndicale (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, Fidl, UNL) a ainsi appelé "à poursuivre et amplifier les mobilisations", avant la prochaine journée nationale d'action le 14 juin.
- Négociations cruciales à la SNCF -
D'ici là, la mobilisation va se concentrer dans les transports.
A la SNCF, où de délicates négociations internes sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de mardi soir. Aux motifs internes, la CGT-Cheminots, premier syndicat, et SUD Rail, ont ajouté l'opposition à la loi travail.
Les syndicats espèrent, avec ce mouvement unitaire, peser sur l'issue des négociations qui doivent se poursuivre jusqu'au 6 juin, à quelques jours du coup d'envoi de l'Euro de football, le 10 juin, dont la SNCF est le transporteur officiel.
L'Unsa, deuxième syndicat à la SNCF, juge pour l'heure les propositions de la direction "insuffisantes", et maintient en l'état son préavis. Comme la CFDT, elle prendra sa décision lundi.
Pour la SNCF, cette menace de grève dure vient s'ajouter à une fin de semaine difficile, avec deux pannes successives, vendredi et dimanche, qui ont bloqué des milliers de passagers.
Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi sur les lignes de la RATP, en raison d'un appel à la grève "illimitée" lancé par la CGT. Le premier syndicat de la régie parisienne demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri.
Pour sa part, SUD-RATP, troisième force syndicale, appelle à une grève illimitée la semaine suivante à compter du lancement de l'Euro "contre la loi travail et "la remise en cause du statut RATP".
Le trafic aérien devrait connaître aussi des perturbations, l'ensemble des syndicats de l'Aviation civile (DGAC) appelant à une grève de vendredi à dimanche (3 au 5 juin), cette fois pour des revendications uniquement internes.
Enfin dans les ports et docks, la fédération nationale CGT appelle à "poursuivre et amplifier l'action" contre la loi travail avec un arrêt de travail de 24 heures, jeudi.
La mobilisation, sans précédent depuis 1981 contre un gouvernement de gauche, risque de durer encore, le parcours parlementaire du projet de loi devant se poursuivre en juin, en plein Euro de foot.
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