32 ans plus tard, le président François Hollande et la chancelière Angela Merkel vont se retrouver dimanche à Verdun (à une dizaine de kilomètres de Douaumont) pour commémorer le centenaire de la célèbre bataille qui débuta en février 1916 pour s'achever en décembre de la même année.
Mais, si l'objet de la cérémonie de 1984 était de "sceller la réconciliation" entre les deux pays, il s'agira cette fois d'être "dans la relance de l'idéal européen", comme l'a expliqué mardi M. Hollande.
Le 22 septembre 1984, 70 ans après le début de la guerre de 14-18, MM. Mitterrand et Kohl participent à une grande cérémonie à la mémoire des victimes. Après un hommage rendu aux disparus dont les restes reposent dans l'ossuaire de Douaumont, ils se placent devant le catafalque, couvert d'un côté par un drapeau allemand et de l'autre par un drapeau français.
A la fin de l'hymne allemand, M. Kohl se tourne vers M. Mitterrand qui le regarde tandis que sa main se détache légèrement et rencontre celle du chancelier quelques instants dans un geste symbolique par-dessus les tombes. L'Elysée a toujours affirmé que le geste avait été spontané même si, à l'époque, de nombreux observateurs eurent un doute.
François Mitterrand répondit lui-même à cette question dans une interview en 1992 : "Nous n'en avions pas parlé le moins du monde. Mais, nous trouvant debout devant le cercueil (…), instinctivement, je me souviens, je me suis tourné vers lui, je lui ai tendu la main. Sa main est venue en même temps".
Les jours suivants, la presse ouest-allemande souligna l'importance du "rendez-vous de Douaumont". "Allemands et Français se sont réconciliés : une photo qui va entrer dans l'histoire", résumait en une le journal financier Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Cette initiative faisait suite à l'étreinte, chargée d'émotion, du chancelier Konrad Adenauer et du général de Gaulle en 1963, lors de la signature du "Traité de l'Elysée" instaurant la coopération franco-allemande. Mais le geste de 1984 eut, pour beaucoup d'observateurs, une charge symbolique supérieure parce que, à Douaumont, les deux dirigeants prenaient à témoins les morts.
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