A l'occasion de la 3e édition de ses portes ouvertes ce week-end, le CHU francilien a reçu vendredi 1.200 collégiens dans une cinquantaine de services. Une trentaine d'élèves de 3e et 4e ont ainsi visité les ateliers de l'établissement pharmaceutique (EP) de l'AP-HP, 3.000 m2 cachés dans une zone industrielle proche de leur collège, André Doucet.
"Nous, on est là pour s'occuper des médicaments qui n'ont pas (ou plus) d'intérêt" pour l'industrie pharmaceutique, résume en préambule Claire Biot, la directrice de l'Agence générale des équipements et produits de santé (Ageps), en présence du directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, qui occupait sa place il y a 20 ans et y a créé l'EP.
"Pas d'intérêt" parce qu'"ils ne sont pas rentables", ou parce que les labos privés "n'en ont pas eu l'idée", explique Mme Biot aux élèves, en présence d'une dizaine d'agents parmi les quelque 150 du site (pharmaciens, ingénieurs ou encore techniciens), venus présenter leur métier.
Médicaments pour maladies orphelines (rares), antidotes, produits adaptés aux personnes âgées ou aux nourrissons... au total, l'EP fabrique 50 médicaments pour les hôpitaux de Paris comme d'ailleurs.
Soit, chaque année, environ 3 millions de gélules et comprimés, et 1,2 million de flacons injectables, buvables, ou de poches pour des perfusions, en partenariat avec des sous-traitants. Des chiffres impressionnants mais très éloignés de l'industrie pharmaceutique.
C'est ici par exemple qu'est conçu un traitement destiné à seulement trois enfants en France, atteints d'un problème de métabolisme du cuivre. Et sept médicaments sont en cours de développement, près de deux siècles après l'invention du chloroforme à la Pharmacie centrale des hôpitaux de Paris, ancêtre de l'Ageps.
- "Cage à écureuil" -
Passée la présentation, place à la visite. Un groupe de filles parcourent le couloir séparant les bureaux des salles de production, aux vitres recouvertes de plastique rouge pour protéger les médicaments de la lumière.
Direction la "zone à atmosphère contrôlée" (ZAC) et ses consignes sanitaires drastiques. Maquillage et bijoux sont prohibés, charlotte, blouse et surchaussures obligatoires. "Oh non, on va être toutes gonflées", s'inquiète Sonia, 14 ans, en s'équipant d'une surcombinaison blanche et de nouvelles surchaussures pour s'avancer encore plus loin dans les locaux exigus.
Il s'agit de ne pas contaminer l'air en propageant des bactéries, mais aussi de se protéger des risques liés à la manipulation de certains produits, explique-t-on.
Les élèves ne voient la conception des solutions injectables - eau stérilisée mélangée dans une grosse cuve, puis répartie dans des ampoules en verre ouvertes et refermées par des chalumeaux, etc - qu'à travers une vidéo, en raison d'un temps d'habillage trop contraignant (20 minutes).
En revanche, ils observent en vrai "la mireuse", utilisée par une opératrice de production pour inspecter à la loupe la présence de particules dans les ampoules. Tout comme "la cage à écureuil", une roue où l'on teste la friabilité des comprimés, non loin d'un dispositif mesurant leur temps de désagrégation dans l'estomac.
Fériel, 15 ans, qui aimerait "travailler dans la santé", a trouvé l'expérience "intéressante". Comme Majid, 13 ans. "J'ai jamais vu ça moi. De toutes façons, les sorties on n'en fait jamais!", lance le garçon, bougon.
Tous auront pu découvrir la variété des métiers de la pharmacie, pas encore cités parmi les professions de santé envisagées, les élève rêvant plutôt de devenir "puéricultrice" ou "chirurgien".
Une aubaine pour Assia Baghli, pharmacienne de l'usine de Nanterre. "On n'a souvent que l'image du pharmacien derrière son comptoir d'officine. Même mon fils de 10 ans", relève la jeune femme, qui profitera des portes ouvertes samedi pour lui présenter son travail.
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