La coalition menée par les Etats-Unis a intensifié ses raids, affirmant avoir tué le chef des jihadistes à Fallouja, une ville située à 50 kilomètres à l'ouest de Bagdad et que les forces irakiennes soutenues par la coalition tentent de reprendre à l'EI.
"Nous avons tué plus de 70 combattants ennemis, y compris Maher Al-Bilawi, qui était le commandant des forces de l'EI à Fallouja", a déclaré vendredi le colonel américain Steve Warren, porte-parole de la coalition.
Il a indiqué que la coalition avait procédé à plus de 20 bombardements par air et à l'artillerie dans cette zone ces quatre derniers jours.
Les forces irakiennes ont lancé depuis lundi une offensive pour reprendre Fallouja, tenue par l'EI depuis 2014.
Elles ont atteint trois ponts menant à la ville, a déclaré le commandant irakien Abdelwahab Al-Saadi. Mais elles ont rencontré "une résistance dans les banlieues", le groupe jihadiste ayant recours "aux voitures piégées, aux attaques suicide et aux tireurs embusqués".
Des centaines d'Irakiens ont fui vendredi le secteur de Fallouja avec l'aide des forces gouvernementales selon des responsables.
- Conditions dramatiques -
L'ONU avait indiqué jeudi que 800 personnes avaient réussi à fuir Fallouja depuis le début de l'offensive, estimant que 50.000 civils y vivaient encore dans des conditions dramatiques, la nourriture étant "rare" et les "médicaments épuisés".
En Syrie, la coalition a également intensifié ses frappes contre l'EI dans la province de Raqa en appui à un assaut terrestre majeur de forces arabo-kurdes (FDS) lancé mardi.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 150 raids auraient été menés en trois jours dans la province de Raqa. Mais le colonel Warren a qualifié ce chiffre d'"inexact".
D'après le site de la coalition, 83 raids ont été menés en Syrie et en Irak depuis le lancement des offensives à Fallouja et dans la province de Raqa.
En Irak comme en Syrie, la communauté internationale s'inquiète du sort des civils pris au piège dans les combats.
Le Conseil de sécurité de l'ONU discutait vendredi du désastre humanitaire en Syrie, où plus de 280.000 personnes ont été tuées et des millions jetées sur les routes depuis 2011.
Selon le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Stephen O'Brien, le nombre de civils syriens assiégés par les forces du régime ou par divers groupes armés en Syrie a augmenté de 75.000 pour atteindre 592.700 personnes.
"Ces chiffres sont choquants, car ils montrent la nette détérioration de la situation des civils, alors même qu'une cessation des hostilités est en place" en Syrie depuis fin février, a déclaré M. O'Brien au Conseil de sécurité par vidéoconférence depuis Genève.
Même si l'alliance arabo-kurde exclut dans l'immédiat un assaut contre la capitale provinciale Raqa, le plus important fief de l'EI en Syrie, les civils cherchent à la quitter mais en sont empêchés par l'EI, selon l'OSDH.
Environ 300.000 personnes vivent dans la ville de Raqa, où l'EI utilise les civils comme "boucliers humains" selon les FDS.
"L'EI ne délivre pas de permis pour quitter la ville, même pas aux gens malades ou qui ont besoin d'être soignés ailleurs", a dit le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Des familles ont toutefois pu s'échapper et rejoindre la province d'Idleb (nord-ouest).
L'organisation jihadiste a installé de nouveaux barrages militaires dans la ville, selon ce groupe.
- Craintes pour 100.000 déplacés -
Les FDS sont également soutenues au sol par des membres des forces spéciales américaines, dans un rôle "de conseil et d'assistance" selon le Pentagone. Des militaires américains ont été vus avec les combattants de la milice kurde des YPG dans le village de Fatsa repris aux jihadistes dans le nord de la province de Raqa.
La Turquie a accusé les Etats-Unis d'"hypocrisie", en évoquant la présence des soldats américains dont certains arboraient l'insigne des YPG, milice considérée comme "terroriste" par Ankara.
Les Etats-Unis ont demandé à leurs soldats d'ôter ces écussons, a déclaré vendredi le colonel Steve Warren.
A l'ouest de la province de Raqa, dans celle d'Alep, l'EI progressait en direction des localités d'Azaz et de Marea, proches de la frontière turque et tenues par les rebelles, selon des militants.
"Nous sommes terriblement inquiets pour environ 100.000 personnes prises au piège entre la frontière turque et les lignes de front", a indiqué Pablo Marco, responsable régional des opérations pour Médecins sans frontières (MSF).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.