Dans un communiqué, Microsoft a rendu publique sa décision de "rationaliser" cette division, ce qui "aboutira à une suppression d'emplois allant jusqu'à 1.350 au sein de Microsoft Mobile en Finlande, ainsi que de 500 autres emplois dans le reste du monde".
"Nous concentrons nos efforts dans les téléphones là où nous pouvons faire une différence", a déclaré Satya Nadella, le patron du groupe, cité dans le communiqué.
Un délégué du personnel de Microsoft Mobile, Kalle Kiili, a précisé à l'AFP que cela signifiait un arrêt de la production. Microsoft "ne fabriquera plus d'appareils, du moins pour le moment. Il fera des néanmoins des logiciels", a-t-il déclaré.
Contacté par l'AFP aux Etats-Unis, Microsoft n'a ni confirmé ni démenti l'abandon de la production de smartphones.
"Nous continuerons à développer de nouveaux appareils et à adapter Windows 10 pour les petits écrans, à faire du support pour les téléphones Lumia comme le Lumia 650, le Lumia 950 et le Lumia 950XL, et pour les téléphones de nos partenaires chez les fabricants comme Acer, Alcatel, HP, Trinity et Vaio", a juste indiqué un porte-parole. "Nous n'avons rien à communiquer au sujet de notre feuille de route sur les produits futurs."
Les mesures de restructuration annoncées mercredi seront appliquées pour l'essentiel d'ici la fin d'année et totalement achevées d'ici juillet 2017.
Financièrement, elles vont se traduire par une charge de 950 millions de dollars dans les comptes de Microsoft pour le trimestre en cours: ce montant recouvre environ 200 millions de dollars d'indemnités de licenciement, mais aussi des dépréciations d'actifs.
Après avoir raté le virage du mobile, Microsoft avait tenté de se relancer en rachetant les activités de production de téléphones de Nokia. L'opération, annoncée en 2013 pour plus de 7 milliards de dollars, avait été l'une des dernières décisions de l'ex-directeur général, Steve Ballmer.
Satya Nadella, qui lui a succédé début 2014, a depuis beaucoup réduit la voilure.
Les activités héritées de Nokia avait été les principales victimes d'un plan social historique annoncé durant l'été 2014 (12.500 suppressions de postes sur un total de 18.000), et la téléphonie avait de nouveau supporté le plus gros des 7.800 coupes supplémentaires décidées l'année suivante.
Microsoft avait déjà annoncé la semaine dernière la vente pour 350 millions de dollars de la fabrication de téléphones de base au finlandais HMD Global, contrôlé par des anciens de Nokia, et à l'industriel taïwanais Foxconn.
Pour la Finlande, cette décision signe pour l'heure la fin d'une industrie qui avait fait la fierté d'un petit pays où avait émergé un champion mondial.
Nokia aura été numéro un du téléphone portable de 1998 à 2011. Mais après l'arrivée du smartphone et le succès fulgurant de l'iPhone lancé par Apple en 2007, ses parts de marché et sa rentabilité avaient fondu, et il avait cédé cette activité afin de se concentrer sur les équipements télécoms.
L'annonce de Microsoft a surpris les salariés de Microsoft, selon M. Kiili. "On avait des rumeurs nous disant que quelque chose allait se passer, mais pas que tout allait disparaître", a-t-il souligné.
Apple (iOS) et Google (Android) forment aujourd'hui un quasi-duopole sur le marché mondial des systèmes d'exploitation mobiles pour smartphones, où d'après le cabinet Gartner, la part de Windows a chuté à 0,7% au premier trimestre, contre 2,5% un an auparavant.
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