"Nous sommes arrivés à un accord", s'est félicité le président de l'eurogroupe Jeroen Dijsselbloem à l'issue d'une réunion cruciale des 19 grands argentiers de la monnaie unique qui a duré près de onze heures à Bruxelles.
"C'est quelque chose dont je n'aurais pas osé rêver il y a un mois (...) C'est un moment important dans le long programme grec, un important moment pour chacun d'entre nous, depuis l'été dernier, quand nous avons connu une crise majeure de confiance entre nous", a ajouté M. Dijsselbloem, qui est aussi ministre néerlandais des Finances, lors d'une conférence de presse.
"C'est un important moment pour la Grèce après tant de temps", s'est réjoui le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos.
Dans la nuit de mardi à mercredi, les 19 ministres des Finances de la zone euro ont franchi une étape dans la mise en oeuvre du programme d'aide à Athènes mis en place à l'été 2015 -- le troisième depuis 2010.
Athènes ayant acté les réformes qui lui avaient été demandées, les créanciers européens ont décidé de débloquer de nouveaux prêts d'un montant total de 10,3 milliards d'euros.
Une première tranche de 7,5 milliards d'euros sera déboursée dès juin, puis en suivront d'autres dont les montants et la date exacts n'ont pas été complètement détaillés.
Cet argent frais permettra à l'Etat grec de rembourser les factures impayées accumulées et faire face à une échéance de remboursement de quelque 2,2 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) le 20 juillet.
"Les autorités grecques ont fait preuve de responsablité", a loué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici. M. Moscovici a mentionné la réforme des retraites adoptée début mai et le vote dimanche dernier par le Parlement grec d'un projet de loi prévoyant un mécanisme de correction automatique en cas de dérapage budgétaire et des mesures supplémentaires pour accélérer les privatisations et augmenter les taxes indirectes.
Des décisions impopulaires contre lesquelles avaient manifesté plus de 10.000 personnes ce week-end à Athènes.
- Allègement de la dette -
Les ministres de la zone euro se sont aussi mis d'accord sur un paquet de mesures destinées à alléger la dette grecque, qui s'élève à près de 180% du PIB national et est la plus élevée de toute la zone euro. Ces mesures seront mises en oeuvre "progressivement".
Cette décision ouvre la voie à la participation au programme du FMI, "à condition que les mesures consacrées à l'allègement de la dette la rendront soutenable", a souligné le= directeur du département Europe du FMI Poul Thomsen, présent à la conférence de presse finale.
"Nous saluons le fait que tout le monde reconnaisse désormais maintenant que la dette grecque n'est pas viable", a affirmé M. Thomsen.
Berlin, premier créancier de la Grèce, avait été longtemps opposé à toute promesse d'allègement de la dette grecque, avant la fin du troisième programme d'aide, en 2018, ou plus particulièrement avant les législatives allemandes de 2017.
Mais l'Allemagne tenait également à ce que le FMI participe au programme. Elle estime en effet que le fonds, expérimenté dans les plans de sauvetage, est garant d'une certaine rigueur.
"Sans le FMI à bord, il n'y a pas de programme", avait averti le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, avant le début de cette réunion à Bruxelles.
"Nous avons des positions différentes, mais nous ne nous disputons pas", avait-il assuré aux journalistes qui l'interrogeaient sur un rapport publié lundi par le FMI sur l'allègement de la dette grecque.
Le Fonds Monétaire International (FMI) avait encore accentué la pression sur les Européens à la veille de cette réunion en rendant public ce document dans lequel était réclamé un allègement sans conditions de ce fardeau.
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