Depuis mars, les opposants au projet de loi travail ne désarment pas et la contestation a tourné au bras de fer entre le gouvernement et la CGT après le blocage de raffineries et de dépôts de carburants. De nouveaux cortèges défileront jeudi à l'appel de sept syndicats contre une réforme qui, selon le gouvernement, doit "lever la peur de l'embauche".
Alors que le président François Hollande martèle que la France "va mieux", ces manifestations à répétition mettent en cause l'activité économique, a mis en garde le patronat lundi.
Pour le gouvernement, le mois de mars fut une éclaircie dans un climat déjà tendu : Pôle emploi a affiché la plus forte baisse depuis la crise, avec 60.000 chômeurs de moins en métropole. Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a aussi diminué sur le trimestre, de 49.500 (-1,4%), grâce à un rebond des contrats courts, et a surtout profité aux jeunes (-2,7%).
Le nombre des personnes à la recherche d'un emploi reste toutefois à des sommets. Fin mars, Pôle emploi recensait 3,53 millions de chômeurs en métropole et 5,76 millions en incluant l'Outre-mer et les demandeurs d'emploi exerçant une activité réduite. La situation reste très difficile pour les demandeurs d'emploi de plus de 50 ans et les chômeurs de longue durée.
Et au cours des derniers mois, les statistiques ont joué au yo-yo, les baisses du chômage ayant toujours été suivies de hausses. Deux mois consécutifs de baisse seraient une première depuis fin 2010.
Pourtant, le bilan du premier trimestre a fait dire à la ministre du Travail Myriam El Khomri que l'inversion de la courbe du chômage, tant espérée, était "en cours".
- Taux de chômage sous la barre des 10% -
De fait, plusieurs indicateurs sont passés au vert, à commencer par les embauches. En hausse continue depuis mi-2014, elles ont bondi de 4,8% au premier trimestre, pour atteindre un niveau inédit depuis 2011. Cette dernière hausse, qui a essentiellement profité aux TPE, est concomitante de l'entrée en vigueur d'une nouvelle aide aux petites entreprises lancée en janvier.
Résultat: le marché de l'emploi reprend des couleurs, avec 106.700 créations nettes de postes dans le secteur marchand sur un an.
Cette amélioration est notamment tirée par l'intérim, dont les effectifs ont bondi de 11% entre mars 2015 et mars 2016.
Autre motif d'espoir, l'accélération de la croissance: après avoir augmenté de 1,2% en 2015, le produit intérieur brut (PIB) a cru de 0,5% sur le seul premier trimestre 2016.
Le gouvernement table sur une croissance de 1,5% sur l'année, soit le seuil pour que les créations d'emplois absorbent l'augmentation de la population active et fassent reculer le chômage, selon les économistes.
L'autre indicateur du chômage, le taux de l'Insee, a déjà entamé une légère baisse. Après avoir atteint un pic au troisième trimestre 2015, à 10,2% de la population active en métropole, il est repassé sous la barre des 10% en fin d'année, à 9,9%. Il s'est depuis stabilisé à ce niveau.
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