Edward Nero, l'un des six policiers jugés séparément dans la cité portuaire de la côte Est américaine, a été reconnu "non coupable" des quatre chefs d'accusation qui pesaient sur lui, notamment pour violences volontaires, mise en danger de la vie d'autrui et fautes professionnelles.
Comparaissant calme dans la salle d'audience, le policier blanc a accueilli le verdict par une accolade avec ses avocats.
Le juge Barry Williams a rejeté l'idée de violences volontaires. Il a estimé que le "contact" entre Edward Nero et Freddie Gray était "légalement justifié" et il a écarté la notion de "négligence".
Après son interpellation pour un simple regard le matin du 12 avril 2015, Freddie Gray avait été installé dans un fourgon de police pour être emmené au poste. Le jeune homme a subi, dans des circonstances toujours floues, une fracture des vertèbres cervicales lors de ce transport, les membres entravés. Il a succombé à ses blessures le 19 avril.
Freddie Gray n'était pas attaché par une ceinture de sécurité lors du transport, mais là aussi, le policier ne porte pas de responsabilité, selon le juge noir. Ce dernier affirme que, de là où se trouvait Edward Nero, il pouvait "raisonnablement penser" que l'un de ses collègues allait s'occuper de cette tâche pour lui éviter à Freddie Gray d'être balloté dans le véhicule.
- 'Pas de justice, pas de paix' -
Plus d'un an après les faits, Edward Nero est le deuxième policier sur six - trois Blancs, trois Noirs - à être jugé pour ces faits.
Le procès d'un premier officier de police avait démarré en décembre, mais s'était soldé par une annulation surprise, faute de verdict, et le policier sera rejugé.
Si l'on ne sait toujours pas ce qui s'est réellement passé dans le fourgon, la famille de Freddie Gray et une partie de la population noire de Baltimore est convaincue qu'il s'agit d'une énième bavure policière visant leur communauté.
Les policiers, eux, plaident la blessure accidentelle.
"Aujourd'hui, le juge Barry G. Williams a jugé l'officier Edward Nero non coupable des accusations pénales (...) Maintenant que l'affaire pénale est finie, le policier Nero va faire l'objet d'une enquête administrative du département de la police", a commenté la maire de Baltimore Stephanie Rawlings-Blake dans la foulée de l'annonce.
"Nous demandons de nouveau aux citoyens d'être patients et de permettre au processus d'être mené à terme. En cas de troubles dans la ville, nous sommes prêts à répondre", a-t-elle ajouté.
Un avertissement qui n'est pas lancé au hasard: la maire veut éviter que ne se rééditent les événements survenus après la mort de Freddie Gray, qui avait déclenché des émeutes, pillages et actes de vandalisme dans la ville portuaire, dans un contexte de bavures policières répétées contre des Noirs dans le pays.
Les autorités avaient dû déclarer l'état d'urgence, instaurer un couvre-feu et appeler les militaires de la garde nationale en renfort pour ramener le calme.
"Nous protégerons nos voisins, nos entreprises et les habitants de notre ville", a encore promis Mme Rawlings-Blake.
Devant le tribunal de Baltimore, après la décision rendue lundi, une quinzaine de manifestants criaient: "pas de justice, pas de paix".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.