Manuel Valls doit prendre la parole à Privas à 16H30 pour une allocution, puis prononcera vers 18h00 un discours au Teil (Ardèche) au terme d'une journée chargée consacrée à la ruralité, avec un accent mis sur l'égalité d'accès au service public dans ces territoires.
Pas moins de six ministres et trois secrétaires d'Etat accompagnent le chef du gouvernement pour ce comité interministériel.
Mais c'est la présence d'Emmanuel Macron aux côtés du locataire de Matignon qui risque une nouvelle fois de retenir l'attention, comme à Chartes en avril lors d'une visite d'entreprise avec le chef de l'Etat.
Les deux rivaux de la gauche dite réformiste s'efforçaient d'afficher ostensiblement leur bonne entente au début de ce déplacement vendredi matin au Cheylard (Ardèche), après la nouvelle dissonance survenue jeudi sur la question du salaire des grands patrons.
Face au scandale de l'augmentation du patron de Renault Carlos Ghosn et devant la volonté de la majorité, Manuel Valls a confirmé son intention de légiférer, une porte ouverte quelques jours plus tôt par François Hollande lui-même.
"Pas la bonne méthode", a rétorqué quelques heures plus tard le ministre de l'Economie devant la Conférence annuelle des investisseurs pour la croissance, avant d'essayer une nouvelle fois de minimiser la portée de ses déclarations.
Il s'est aussi payé le luxe à cette occasion de prendre ses distances avec le discours du Bourget prononcé par François Hollande en 2012, en lançant qu'il ne faut être "ni l'ami ni l'ennemi de la finance".
- "Il ne peut rester au gouvernement" -
"Sur les sujets que je porte, je fais des propositions. Après je respecte les arbitrages en tant que ministre". "Si j'étais en désaccord avec ce que fait le gouvernement, j'aurais moi-même pris mes responsabilités. Ce n'est pas le cas", a-t-il assuré dès jeudi.
Cela tombe bien, car "la politique du gouvernement est celle qui a été énoncée par le président de la République et par le Premier ministre", a rappelé vendredi matin le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen. Quant à M. Macron, s'il est en désaccord, "c'est son problème".
Cette nouvelle dissonance publique, "ce n'était pas adroit mais il n'y avait pas volonté de faire un coup... Il s'est adapté à son auditoire", a de son côté relativisé une source proche de François Hollande. Cette même source confie que M. Macron a pu être agacé par la pique envoyée mercredi soir par Manuel Valls lors d'un meeting à Evry sur l'idée du ministre d'envoyer ses partisans faire du porte-à-porte: "Nous, ça fait longtemps qu'on en fait", avait ironisé le Premier ministre, sans citer nommément son rival.
En début de semaine sur Europe 1, le chef de l'Etat avait déjà distribué les bons et mauvais points. "S'il veut développer ses idées, il en a le droit, mais dans le cadre de ce qui doit être fait comme pour tout ministre, c'est-à-dire la solidarité gouvernementale".
Mais aux yeux de l'opposition, le cas d'Emmanuel Macron traduit avant tout la faiblesse du président de la République. Pour François Fillon, interviewé par VSD, le ministre "doit faire un choix. Il ne peut rester dans le gouvernement tout en se positionnant contre ce dernier, contre le président et, en plus chercher des fonds". Allusion aux "appels aux dons" lancés par le mouvement "En marche" du jeune locataire de Bercy.
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