Selon Yakubu Nkeki, le président de l'association des parents des otages de Chibok, cette jeune fille "ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok".
Le porte-parole de l'armée nigériane, le colonel Sani Usman, avait annoncé jeudi soir que l'armée avait secouru dans la journée 97 femmes et enfants, lors d'une opération contre les islamistes de Boko Haram vers Damboa, dans le nord-est du Nigeria.
Parmi ces victimes, a expliqué le porte-parole de l'armée se trouve Serah Luka, présentée comme une seconde rescapée de Chibok, après la découverte mardi d'Amina Ali par l'armée et des miliciens.
Mais le président de l'association des parents des otages de Chibok explique avoir été contacté par l'armée au moment de la découverte d'Amina Ali, avant que l'information soit rendue publique. "Nous avons été capables de l'identifier et de savoir qui étaient ses parents", a-t-il expliqué à l'AFP.
Mais "nous n'avons pas été contactés par l'armée pour vérifier l'identité de (la seconde) jeune fille avant que cela soit annoncé", a-t-il regretté.
Or, il n'y a que deux filles qui portent le nom de famille de Luka, dans la liste des disparues, "il s'agit de Kauna Luka Yana et Naomi Luka Dzaka", a-t-il poursuivi.
Aussi, l'armée a annoncé que l'ex-otage était la fille du pasteur Luka, et "dans la liste des parents, nous n'avons que quatre prêtres, et aucun d'eux ne porte le nom de Luka", selon M. Nkeki.
Autre élément: selon le communiqué de l'armée, la jeune fille a annoncé être originaire de Madagali, dans l'Etat d'Adamawa, mais "aucune des filles ne vient de Madagali. Elle venaient de Chibok, Damboa, Askira et Uba", toutes dans l'Etat de Borno.
"Donc je peux dire (...) que cette fille ne fait pas partie des filles enlevées à Chibok", a conclu Yakubu Nkeki.
Un militant des droits de l'homme basé à Mubi, dans l'Etat d'Adamawa, a lui aussi affirmé, sous couvert d'anonymat, que Serah Luka ne faisait pas partie de la liste des disparues de Chibok.
Une source militaire de haut rang a cependant maintenu que la jeune fille était une des 219 lycéennes de Chibok.
"Les militaires qui ont mené l'opération, les miliciens qui les ont aidé, et ceux qui connaissent cette fille ont confirmé qu'elle faisait partie des filles kidnappées", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Nous ne pouvons revoir notre jugement que si le directeur de l'école ou le gouvernement de l'Etat de Borno remettent en cause l'identité de la jeune fille telle qu'établie", a-t-il insisté.
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