QUESTION: Que sait-on des circonstances de cette disparition ?
REPONSE: Le vol MS804 de la compagnie nationale EgyptAir reliant l'aéroport Paris-Charles de Gaulle au Caire a disparu des radars à 02H45 heure du Caire (00H45 GMT), alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien égyptien, "à 30 ou 40 miles (48 à 64 km) de la côte", a indiqué le vice-président d'EgyptAir. L'armée égyptienne a indiqué qu'il n'y avait eu "aucun message de détresse".
Q: Un accident est-il envisageable ?
R: "Aucune hypothèse ne peut être écartée", a indiqué le Premier ministre français Manuel Valls, alors que les présidents français et égyptien, François Hollande et Abdel Fattah al-Sissi, "sont convenus de coopérer étroitement pour établir le plus vite possible les circonstances de cette disparition".
Pour l'expert aéronautique Gérard Feldzer, "un ennui technique majeur, l'explosion d'un moteur, une explosion à bord (...) semble peu probable". Dans un entretien à l'AFP, il souligne que l'A320, qui avait 66 personnes à bord, "était relativement récent" puisque sorti en 2003. En outre, l'A320 est considéré comme un appareil fiable. "C'est l'avion moyen-courrier le plus vendu au monde, toutes les 30 secondes il y a un A320 qui se pose ou décolle".
Il s'agit d'"un avion moderne, l'événement s'est produit en croisière (en plein vol, ndlr) dans des conditions extrêmement stables. La qualité de la maintenance et la qualité de l'avion ne sont vraisemblablement pas en cause dans cet événement", a souligné Jean-Paul Troadec, ancien directeur du Bureau d'Enquêtes et Analyses (BEA), à l'antenne de la radio Europe 1. Et EgyptAir "est une compagnie qui a l'autorisation de desservir l'Europe, donc elle n'est pas sur les listes noires".
Q: L'avion a-t-il pu être abattu en vol, intentionnellement ou par erreur ?
R: Ce scénario, qu'il s'agisse d'un tir de missile sol-air comme évoqué pour le vol 17 de la Malaysia Airlines au-dessus de l'Ukraine en juillet 2014, ou mer-air comme le vol 655 d'Iran Air abattu par erreur par un croiseur américain, en juillet 1988, paraît peu probable à M. Feldzer.
A son altitude (37.000 pieds, soit plus de 11.000 mètres d'altitude), et si loin des côtes, l'avion était hors de portée des missiles sol-air de type portatif en possession de divers groupes activistes au Moyen-Orient. "Un missile du sol, non, maintenant qu'il ait été abattu par un autre avion et par erreur, ce n'est pas à exclure, mais il me semble qu'on le saurait déjà", remarque M. Feldzer. Le nord de l'Egypte, à proximité des côtes d'Israël et de la bande de Gaza, constitue "la zone la plus surveillée au monde, y compris par satellite, c'est beaucoup plus difficile de cacher ce genre d'information", assure-t-il. Et M. Troadec estime qu'un tel scénario "paraît tout à fait difficile".
Q: Quid d'un attentat à l'explosif ?
R: C'est à priori la piste qui semble la plus probable. Le fait qu'aucun message d'alerte n'ait été envoyé signale un "événement brutal" laissant "penser à un attentat", selon M. Troadec. "Un problème technique d'habitude, un incendie ou un problème de panne moteur, ne produit pas l'accident instantanément et l'équipage a le temps de réagir. Là l'équipage n'a rien dit, n'a pas réagi".
"On privilégie évidemment l'attentat, c'est l'ambiance politique qui fait cela aussi, on tend vers cette hypothèse", pour M. Feldzer. La France, déjà durement frappée par le groupe Etat islamique ces derniers mois, et l'Egypte, dont le régime autoritaire de M. Sissi a renversé le président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi, sont toutes deux des cibles pour la mouvance jihadiste. Mais "en général, ce genre d'attentat, si c'en est un, est revendiqué. On va le savoir assez rapidement".
Q: Comment expliquer la présence éventuelle d'un explosif à bord ?
R: L'appareil avait, selon de premiers éléments, effectué plusieurs rotations mercredi entre Le Caire et la France. "La bombe à bord avec quelqu'un qui aurait mis cette bombe à Roissy ou au Caire, c'est quelque chose qui est toujours possible", tant il est difficile d'"étanchéifier à 100% un aéroport, même Roissy où c'est très surveillé. Ce n'est jamais une hypothèse qu'on peut écarter", affirme M. Feldzer à l'AFP.
"La première chose à faire est de récupérer des débris qui donneront des indications sur l'accident (...) s'il y a eu explosion, il y aura peut-être des traces d'explosifs", souligne M. Troadec.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.