Les faits remontent au 18 avril à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Attendant son tramway, la victime de 16 ans, court vêtue et cuir sur le dos, se fait invectiver par un groupe de jeunes garçons du fait de sa tenue.
Elle monte finalement dans sa rame avec deux amis garçons. Trois jeunes filles, dont la prévenue, 19 ans, montent au même arrêt. Là, les choses dérapent en quelques secondes, pour des motifs restés flous.
Une des filles lui pose une question. "J'ai pas répondu", raconte la victime à la barre, cheveux longs ondulés et leggings moulants. Une autre lui aurait dit: "Tu me parles pas bien!".
"Viens, on se règle (on se bat, NDLR)", l'aurait alors défiée la prévenue. "J'ai dit +d'accord+", relate l'adolescente au visage poupon. Les coups pleuvent.
A l'arrêt suivant, la victime se retrouve sur le bitume, inconsciente après avoir reçu de la prévenue, une brune de 1,85 m à la carrure impressionnante, un coup de genou particulièrement violent à la tête.
- "Je ne me suis pas reconnue" -
La scène, filmée par un particulier, a fait le tour de la Toile, l'élément déclencheur de la mini-jupe ayant alors été mis en exergue par des médias. Dans cette vidéo, on distingue un petit groupe de personnes, dont plusieurs filles, s'acharnant sur la victime au sol tout en l'insultant. Rapidement secourue par des témoins, celle-ci bénéficiera finalement d'une interruption temporaire de travail de trois jours.
Pour ces "violences dans un moyen de transport collectif de voyageurs suivies d'incapacité n'excédant pas huit jours", la prévenue, au casier judiciaire jusque-là vierge et qui comparaissait libre sous contrôle judiciaire, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Nanterre à six mois d'emprisonnement, dont quatre avec sursis, et mise à l'épreuve pendant deux ans.
Le tribunal est allé au-delà des réquisitions de la procureure qui a déploré une affaire de violence "tristement banale". "L'étincelle peut parfois partir de rien" et "rien n'est clair dans cette affaire sur ce qui a déclenché" les faits, a noté la magistrate Camille Laurens.
A plusieurs reprises durant l'audience, la prévenue a reconnu les faits de violence, sans pour autant les lier à la tenue vestimentaire de la victime, et demandé pardon. La victime "a donné le premier coup, je me suis sentie agressée. Quand j'ai vu la vidéo (sur internet), je ne me suis pas reconnue", a-t-elle déclaré à la barre.
Dans le public, une vingtaine d'amis et de proches étaient assis, faisant bloc. Face à eux, la victime semblait bien seule, venue seulement accompagnée de sa mère avec un bébé.
"La décision rendue me paraît sévère. (...) Nous réfléchirons avec ma cliente à faire appel", a affirmé Me Hosni Maati à l'issue de l'audience. Relevant "la médiatisation de l'affaire", il a déploré que le tribunal ait "voulu faire un exemple".
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