« Ca va mieux. » Depuis le 14 avril 2016 et son passage sur France 2, François Hollande répète cette phrase comme un mantra. Et tous ses déplacements sont l'occasion de rabâcher, encore et encore, ce slogan. A Grand-Quevilly, près de Rouen (Seine-Maritime), où il a visité mardi 17 mai l'entreprise Etypharm, spécialisée dans la production de médicaments, le président de la République l'a une nouvelle fois répété.
Au même moment, le mouvement de mobilisation contre la loi Travail se durcissait en Normandie. Suivez cette journée de mobilisation sur notre direct.
L'exemple Etypharm
Pour lui, Etypharm est l'exemple parfait : cette entreprise de taille intermédiaire (928 postes dans le monde, 723 en France dont 320 à Grand-Quevilly) a doublé son activité depuis 2010 et exporte « plus de 60% de sa production » selon le président de son directoire Hugues Lecat. Des résultats qui permettent au chef de l'Etat de qualifier Etypharm « d'entreprise de taille intermédiaire (ETI) qui a tout d'une grande entreprise ».
Un président déjà en campagne
Le « ça va mieux » de François Hollande est aussi le slogan d'un président qui entre progressivement en campagne pour l'élection présidentielle. Car si le chef de l'Etat est venu à Etypharm, c'est aussi pour vanter le rôle de la Banque Publique d'Investissement (BPI), créée en 2012 sous son mandat et qui permet de garantir des crédits, de financer l'innovation et d'investir en fonds propres dans des entreprises qui, sans elle, n'auraient pas forcément accès aux crédits des banques classiques.
Hugues Lecat précise ce que la BPI lui a permis de faire : « Des projets de Recherche & Développement ont été soutenus par la BPI, notamment dans la production du Baclofène, un médicament pour lutter contre l'alcoolisme. Nous avons également fait appel au financement via le Crédit Impôt Recherche à hauteur de 5 millions d'euros par an. 80% sont financés par la BPI. Enfin, la BPI a financé le Crédit d'Impôt pour la Compétitivité et l'Emploi. » En Normandie, Nicolas Dufourcq, président de la BPI-France présent aux côtés de François Hollande, assure que « 4200 projets ont été financés en 2015 par la BPI en Normandie ».
De la PME à l'ETI
Pour François Hollande, la collaboration entre Etypharm et la BPI sont un exemple de ce qu'il faut faire à l'avenir : "Nous sommes l'un des pays où les start-up sont les plus développées, où la technologie est sans doute la meilleure. Ce qu'il nous manque, c'est des entreprises comme les vôtres, de taille intermédiaire, avec les moyens de se lancer dans l'innovation et l'exportation. C'est vers cela que nous devons accompagner les PME."
Petroplus et UPM évoqués
Si François Hollande a mis en avant ce qui marche, il n'a pas pu ne pas mentionner les difficultés que connait l'industrie locale, de Petroplus à UPM-La Chapelle Darblay. Des manifestations anti Loi Travail le lui ont d'ailleurs rappelé à son arrivée à Grand-Quevilly : "Je ne sous-estime pas les difficultés dans le bassin d'emploi de Rouen", a t-il affirmé.
Mais là encore, il a préféré insister sur l'exemple de Petroplus : "Aujourd'hui, sur ce site, trois entreprises - Valgo, Bolloré et Eiffage - promettent 400 emplois. La dépollution du site a déjà permis d'en créer 100. Après ce sinistre industriel, il ne faut laisser aucune friche en l'état et montrer que nous sommes capables d'y créer les industries de demain." Reste qu'il est aujourd'hui impossible de visiter le site de l'ancienne raffinerie, faute d'autorisation, et qu'il est donc impossible de vérifier l'état d'avancement du chantier.
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