"C'est maintenant aux autorités du patronat, des employeurs d'avoir cette exigence morale. A la loi d'intervenir pour des règles plus simples, plus claires, si rien ne se fait du côté patronal", a déclaré le président de la République sur Europe 1.
"Je considère qu'il faut rémunérer la réussite, le talent, et par exemple que M. Tavares et M. Ghosn, qui ont redressé leur entreprise, méritent une rémunération. Mais jusqu'à un certain point", a-t-il justifié.
"Il m'avait été dit par le Medef qu'il y aurait un code de bonne conduite. Je demande que le code de bonne conduite s'applique. S'il ne s'applique pas, il y aura alors forcément des conséquences", a ajouté François Hollande.
Le sujet des émoluments élevés des dirigeants de grandes entreprises est récemment revenu sur le devant de la scène après la décision du conseil d'administration de Renault de maintenir la rémunération de Carlos Ghosn pour l'année 2015, d'environ 7,25 millions d'euros au titre de PDG du groupe, en dépit de l'opposition de la majorité des actionnaires, dont l'Etat qui détient 20% de l'entreprise.
La polémique a été renforcée par le quasiment doublement de la rémunération de Carlos Tavares, dirigeant de Groupe PSA, malgré le vote négatif de l'Etat, actionnaire minoritaire du constructeur automobile, en assemblée générale.
"Les assemblées générales d'actionnaires disent +nous voulons limiter la rémunération à un niveau tout à fait décent mais qui n'a pas ce côté jugé extravagant+", a relevé le chef de l'Etat mardi.
S'il n'y a pas "une intervention vigoureuse" du patronat sur le sujet pour les entreprises privées, François Hollande souhaite que "toutes les décisions d'assemblées générales (soient) immédiatement exécutoires".
Lors de sa campagne de 2012, le chef de l'Etat avait promis de mieux encadrer les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises, en limitant notamment le recours aux bonus et aux stock options.
Quatre ans plus tard, les salaires des patrons d'entreprises publiques ou majoritairement détenues par l'Etat (EDF, La Poste, SNCF...) ont bel et bien été plafonnés, à 450.000 euros par an. Mais pour le privé, c'est la voie de l'auto-régulation, au lieu de la coercition, qui a été choisie, via un renforcement du code de bonne gouvernance des organisations patronales.
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