"Nous avons constaté que de nombreux médecins se livraient à un racket auprès des migrants. Ils exigent d’eux le paiement de plusieurs centaines d’euros pour établir des certificats médicaux selon lesquels leur pathologie peut ouvrir droit à une demande de titre de séjour sur le territoire national", déclare au quotidien, Laura Petersell, chargée de la thématique santé à la Cimade.
"Les comportements décrits par la Cimade sont inadmissibles: ils doivent être identifiés et sanctionnés", a-t-on souligné lundi dans l'entourage de la ministre de la Santé Marisol Touraine, après la publication de ces informations.
Une réunion aura lieu cette semaine au ministère avec les associations, des représentants de la Caisse nationale d'Assurance maladie et l'Ordre des médecins "pour que les procédures prévues par la loi puissent s'appliquer sans délai et que ces comportements insupportables cessent", a-t-on précisé de même source.
"Ces comportements ne concernent pas pour autant tous les médecins qui prennent en charge les migrants dans notre pays et dont le travail et l'engagement doivent être salués", a relevé l'entourage de la ministre.
La direction de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a annoncé mardi la suspension d'un médecin de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, suspecté d'avoir délivré contre de l'argent des certificats médicaux à des migrants en vue d'un titre de séjour.
L'AP-HP a également précisé qu'une enquête interne "laisse supposer que d'autres patients dans des situations comparables auraient également été amenés à effectuer de tels versements", sans préciser le nombre de personnes concernées.
"Cette affaire est l’arbre qui cache la forêt", affirme Laura Petersell. "Ces précaires n’ont pas non plus à payer, des dépassements d’honoraires?! Or nous avons recensé de nombreux témoignages sur ce sujet."
La Cimade rappelle que les "migrants, qui sont pris en charge par l'AME (NDLR : aide médicale d’Etat) ou la CMU (couverture maladie universelle) n’ont pas à avancer d’argent aux médecins, car la consultation est prise en charge par l’Assurance maladie".
L'association indique avoir signalé par écrit "ces entorses à la déontologie" au ministère de la Santé dont elle "attend des réponses fortes".
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