Une voie royale. Les matches ne sont jamais joués d'avance, surtout dans une compétition internationale. Mais pour cet Euro passé à 24 nations, la probabilité était grande de s'éviter de gros clients d'entrée ou de tomber dans un groupe serré. Avec ces trois concurrents largement à sa portée, la fortune a particulièrement souri aux Bleus de Didier Deschamps, auquel le fameux "facteur chance" est donc resté fidèle.
Tant est si bien que l'équipe de France, grande favorite de son groupe, aura encore moins le droit à l'erreur et devra conforter d'entrée son statut, non pas de grand favori du tournoi (réservé à l'Allemagne championne du monde et à l'Espagne double championne d'Europe en titre) mais de prétendant crédible à un succès à domicile. Un paradoxe, puisque cet Euro nouvelle formule autorise précisément des faux pas, les deux premiers de chaque groupe et les quatre meilleurs troisièmes se qualifiant pour les 8e de finale.
Pour les Bleus cependant, l'objectif sera la première place, ne serait-ce que pour retrouver au tour suivant un autre adversaire à sa mesure, qui aura fini 3e de son groupe, au moment d'engager une phase à élimination directe où là, en revanche, il n'y aura aucun filet.
- La Roumanie "poil-à-gratter" -
Pour cela il faudra bien débuter le 10 juin au Stade de France, face à une Roumanie qui se présente comme l'équipe la plus poil-à-gratter du groupe, avec sa défense de fer, la meilleure des éliminatoires de l'Euro (2 buts encaissés), dont deux de ses titulaires, le stoppeur Vlad Chiriches et le gardien Ciprian Tatarusanu, évoluent en Italie, respectivement à Naples et à la Fiorentina.
Pour les Bleus, qui devront confirmer leur potentiel offensif entrevu lors des matches amicaux du mois de mars (3-2 aux Pays-Bas, 4-2 contre la Russie), se mesurer d'entrée à une formation dont l'atout majeur est sa solidité défensive constituera un bon test, dont l'issue renforcera sa confiance ou instillera le doute.
"Nous n’avons pas d'individualités comme celles des grandes équipes, mais nous avons une équipe homogène, disciplinée au niveau tactique. Nous serons difficiles à manœuvrer", a prévenu Viorel Moldovan, l'adjoint du sélectionneur Anghel Iordanescu.
Le deuxième rendez-vous des Bleus aura lieu à Marseille le 15 juin, face à l'Albanie présumée être l'adversaire le plus faible et qui jouera à l'Euro son tout premier tournoi international.
Classée 45e au classement Fifa, l'Albanie accusera un manque évident d'expérience mais pour son sélectionneur, l'Italien Gianni De Biasi, sa "force réside dans (son) esprit d'équipe et (son) sens du sacrifice".
- La Suisse en plein doute -
Ce qu'a d'ailleurs pu constater l'équipe de France, en concédant un nul (1-1) en novembre 2014 à Rennes et surtout une indigne défaite (1-0) en juin 2015 à Elbasan, lors de deux matches amicaux inclus dans le groupe de qualification des Albanais.
Les Bleus connaissent donc bien cette équipe, dont le joueur emblématique est Lorik Cana, passé par l'OM et le PSG, et qui leur a donc déjà posé des problèmes, même si le contexte, dénué d'enjeu, explique aussi leurs difficultés d'alors.
Rien d'insurmontable toutefois pour les Bleus qui joueront leur dernier match de groupe, à Lille le 19 juin, face à une équipe de Suisse considérée sur le papier comme le principal outsider mais qui est sérieusement en proie au doute.
La Nati, qui rappelle un bon souvenir aux Bleus avec ce succès probant (5-2) au Mondial-2014, enchaîne les contre-performances depuis sa qualification et apparaît en manque de leaders. A tel point que le sélectionneur Vladimir Petkovic, contesté, a récemment appelé à "l'union sacrée", alors qu'il a choisi de se passer de l'ancien capitaine, Gökhan Inler, et que son leader technique Xherdan Shaqiri est en méforme constante.
La Suisse, comme la Roumanie et l'Albanie ont d'ailleurs ce point commun d'avoir une ligne offensive assez inoffensive. Ce qui ne doit pas empêcher les Bleus de bien préparer leur défense, un des chantiers en souffrance de Didier Deschamps.
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