Les bureaux de vote ont fermé à 23H00 GMT, une heure après l'horaire prévu pour rattraper le retard pris à l'ouverture à cause de problèmes techniques avec les machines de vote électronique.
Les premiers résultats étaient attendus rapidement grâce à la mise en place du vote électronique pour ce scrutin qui est aussi législatif et municipal.
Le chef de la commission électorale, Roberto Rosario, a promis "les élections les plus transparentes de l'histoire de notre démocratie."
Pour Danilo Medina, 64 ans, au pouvoir depuis 2012, le chemin semble tout tracé : un récent sondage de l'institut Gallup le crédite de 63% des intentions de vote, assez pour lui permettre de s'imposer dès le premier tour.
"Je vais voter pour Danilo parce qu'il a travaillé dur pour le pays, il gagnera parce que les gens veulent qu'il continue", a déclaré Domingo de la Rosa, qui travaille dans le transport de la canne à sucre dans le sud-est du pays.
M. Medina avait été élu pour un mandat de quatre ans non renouvelable, mais il a mené en 2015 une réforme constitutionnelle autorisant un second mandat consécutif. Il est considéré comme le président le plus populaire d'Amérique latine, avec 89% de taux de satisfaction en 2015 selon le cabinet Mitofsky.
Sa formation, le Parti de la libération dominicaine (PLD, centre), est au pouvoir depuis 12 ans dans ce pays, première destination touristique des Caraïbes, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti. Les relations entre les deux voisins sont historiquement tendues.
La République dominicaine, qui vit essentiellement du tourisme, est une des économies les plus dynamiques du continent américain, avec une croissance de 7% en 2015.
Mais 40% de ses 10,4 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté et le taux de chômage frôle les 14%, selon les chiffres officiels.
Le principal rival de M. Medina, sur un total de huit candidats, est le riche homme d'affaires Luis Abinader, 48 ans, du Parti révolutionnaire moderne (PRM, social-démocrate) : il n'emporterait que 29% des suffrages selon Gallup.
"Il y a des nuances, mais les deux propositions s'inscrivent dans une logique conservatrice. Medina, c'est la continuité et le maintien de l'hégémonie d'un parti sur tous les organes de l'Etat", explique à l'AFP le politologue Rafael Toribio Dominguez.
- Lutte entre caciques -
"En réalité, il n'y a rien de nouveau sous le soleil dominicain", estime Rogelio Nuñez, chercheur de l'Institut d'études latino-américaines (Espagne), sur le portail d'analyses Infolatam.
"C'est la traditionnelle lutte pour le pouvoir entre caciques, c'est l'histoire de ce pays caribéen depuis son indépendance en 1844", assure-t-il.
Derrière le slogan "Toujours avec les gens", M. Medina promet, pour son second mandat, de créer des milliers d'emplois, de renforcer les programmes sociaux, d'améliorer la situation des ménages et de rendre l'administration plus transparente.
Son principal argument : la stabilité économique du pays.
En face, ses adversaires l'ont à nouveau accusé samedi devant les observateurs internationaux déployés dans le pays d'avoir utilisé des fonds publics pour sa campagne. Ils dénoncent également les pratiques de corruption des gouvernements du PLD : celui de M. Medina et ceux de l'ex-président Leonel Fernandez (1996-2000, 2004-2012), dont l'épouse Margarita Cedeño est l'actuelle vice-présidente.
"Les entrepreneurs donnent plus à celui qui va gagner", s'est défendu samedi M. Medina. "J'ai maintenant le privilège de pouvoir payer plus de publicité", a-t-il ajouté.
Se présentant comme "le nouveau visage du changement", M. Abinader, d'origine libanaise, promet une politique de réduction des dépenses publiques et une meilleure qualité de vie pour les Dominicains.
"Ici, nous avons deux options, soit la démocratie avec un vrai changement, soit la dictature d'un parti", déclarait-il cette semaine lors d'un déplacement dans un quartier populaire.
Outre leur président, les électeurs dominicains désignent leurs 32 sénateurs, 190 députés, ainsi que leurs autorités municipales pour les quatre prochaines années.
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