"Ces drones peuvent atteindre les 130 km/h", précise une organisatrice du tournoi. 200 pilotes de 15 pays espèrent se qualifier pour deux évènements majeurs cet automne: la finale européenne à Ibiza, et la finale mondiale à Hawaï, où le gagnant remportera 1 million de dollars.
"Les pilotes, on enfile ses lunettes, on lève les pouces et c'est parti!", tonne en anglais la voix de l'animateur dans les haut-parleurs. Les drones s'élancent dans un bourdonnement à mi-chemin entre celui des moustiques et de la Formule 1.
Dès le premier virage, l’œil non averti perd de vue les engins, dont les structures légères se découpent à peine sur les collines verdoyantes qui entourent le Centre d'études et d'essais pour modèles autonomes (CEEMA) à Pourrières, dans le Var, où se tient la compétition.
Au programme: des courses de vitesse individuelles et en équipe, du vol de nuit et une épreuve de freestyle, qui voit les drones évoluer "artistiquement" autour d'une structure métallique de plusieurs mètres.
"Le niveau est très élevé, certains pilotes sont parmi les meilleurs du monde", estime Fabrice Genit, directeur du CEEMA.
Au niveau des sensations, "C'est +Star Wars+!", exulte Maxime, 25 ans, descendu de Paris pour l'occasion. "C'est comme si on était à l'intérieur du drone. Quand il y a un crash, on le vit, on est dedans", explique celui qui se fait appeler "Carbon" lors des compétitions.
Il a découvert les courses de drones il y a un an, grâce aux vidéos mises en ligne par une bande d'amis d'Argonay, en Haute-Savoie.
- "Comme un jeu vidéo" -
Antoine Rechenmann, 38 ans, fait parti de ces pionniers. "En 2014, on a organisé une course entre potes dans un bois voisin, on a été les premiers à mettre les images sur YouTube, et ça a été la déflagration, on a fait des centaines de milliers de vues et des émules dans le monde entier!".
"Depuis, des pilotes viennent de partout en +pèlerinage+ à Argonay, c'est un peu la Mecque du +racing+", lance-t-il en riant.
Né il y a à peine deux ans, ce nouveau sport est en pleine structuration: il s'agit du premier évènement du genre, et seuls une poignée de pilotes sont professionnels. "En un an, le niveau a explosé!", glisse un pilote amateur après son élimination.
Même les participants de l'armée de l'air prêchent l'humilité: "Nous venons pour apprendre des spécialistes, nous sommes dix à concourir mais nous n'avons pas le niveau, on vient juste pour progresser. C'est un nouveau domaine qui se développe et on veut accrocher le bon wagon", explique Karim, adjudant de l'armée de l'air.
Selon Hervé Pellarin, organisateur de l'évènement, "c'est vraiment grisant, c'est comme un jeu vidéo, mais en vrai!", explique-t-il, précisant que les drones de la compétition coûtent entre 200 et 300 euros.
En effet, parmi les pilotes, beaucoup viennent des milieux du jeu vidéo ou du modélisme (voitures télécommandées, etc). Deux univers très masculins. De quoi expliquer peut-être l'absence de femmes parmi les 200 pilotes de la course?
Le sport attire en tout cas dès le plus jeune âge: "Nous avons des gamins de 13 ans au club qui sont déjà impressionnants", explique Antoine Rechenmann.
Au stand d'initiation, deux garçons de 8 et 10 ans s'entraînent sous l’œil vigilant de Benoît Leroux, instructeur dans une école de pilotage de drone. Ses élèves y ont entre 4 et 85 ans.
Plus loin, Tom, 7 ans, se contente d'un simulateur sur écran. Venu la veille avec sa classe, il a demandé à son père de revenir. "Je demandé à papa de m'acheter un drone... mais il dit que c'est trop cher".
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