La marche était trop haute face à des Anglais qui disputaient leur deuxième finale européenne, après celle perdue en 2014 face à Toulon, et tournent autour de la compétition reine depuis quatre ans maintenant.
Déjà bourreaux des Franciliens en quarts de finale la saison dernière (12-11), ils sont enfin récompensés d'une première couronne continentale, la première pour un club anglais depuis 2007 et le succès des Wasps, à l'issue d'une finale fermée mais féroce.
La marche était trop haute pour ce Racing 92 qui court en vain après un premier titre depuis son rachat en 2006, il y a dix ans jour pour jour, par l'homme d'affaires Jacky Lorenzetti, surtout lorsqu'on est privé pendant quasiment toute la seconde période de sa charnière. Le demi de mêlée Maxime Machenaud, victime d'une commotion cérébrale (22), et évidemment la star Dan Carter, remplacé à la 43e minute.
- Carter sur une jambe -
Touché au genou droit en quarts de finale face au triple tenant Toulon (19-16), bénéficiant d'un programme d'entraînement personnalisé depuis, le double champion du monde avec les All Blacks (2011 et 2015) et triple meilleur joueur de la planète (2005, 2012 et 2015) a joué sur une jambe.
D'emblée, il n'a pas pris le but, a semblé plus lent et s'est montré imprécis, fébrile, sur quelques situations: une passe dans les chaussettes d'un coéquipier (3), un en-avant alors que son équipe avançait (13) et un retour intérieur inutile ne trouvant personne (34).
Recruté à l'intersaison, étincelant jusqu'ici, le détenteur du record de points marqués en sélection (1598 en 112 sél.) s'était pourtant entraîné normalement la veille.
Avec son stratège sur une jambe, les Franciliens n'ont pas su trouver les armes pour contrer des "Sarries" au moins aussi puissants qu'eux, une qualité indispensable sur le terrain gras du Parc OL, et qui ont fait preuve de beaucoup plus de maturité.
- Farrell impeccable -
Fidèles à leur stratégie, jamais ils ne se sont exposés dans leur camp, et n'ont cessé d'oppresser les Ciel et Blanc par leur défense très agressive et ont parfaitement usé du jeu au pied. De nombreuses chandelles, mais surtout des coups de pieds meurtriers dans le dos de la défense qui ont sans cesse fait reculer les Franciliens.
Par leur demi de mêlée Richard Wigglesworth, mais surtout leur ouvreur Owen Farrell, impeccable dans l'occupation et face aux perches puisqu'il a inscrit au pied les 21 points de son équipe.
Le Racing 92, qui a sans cesse couru derrière le score, a aussi été dominé en mêlée fermée. Une pénalité importante concédée par Eddy Ben Arous dans ce secteur (38) a ainsi permis aux "Sarries", premier club à soulever la Coupe d'Europe après avoir remporté tous ses matches, de virer à la mi-temps avec un matelas de six points. Une avance que les Franciliens ne réussiront jamais à combler malgré un gros temps fort en milieu de seconde période.
Ceux-ci, souvent sanctionnés par le pointilleux Nigel Owens, ont également fait preuve de trop d'indiscipline (pénalité dans leur camp permettant aux Saracens de mener 9 à 3, 31) et d'imprécisions. Par exemple sur le ballon porté à proximité de l'en-but anglais annihilé (60) ou cette pénaltouche non trouvée par Brice Dulin, alors que l'écart n'était pas rédhibitoire.
Bref, ils ont manqué de maturité pour leur première apparition à ce niveau, en dépit de l'expérience apportée par les recrues Carter, Chris Masoe ou Joe Rokocoko.
L'importance de leur expérience, louée depuis plusieurs semaines, se mesurera aussi ces prochaines semaines, pour éviter au Racing 92 le même effondrement que celui de la saison dernière après la cruelle défaite face à ces mêmes "Sarries". Il y a toujours un premier trophée à aller chercher.
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