"Il vaudrait mieux éviter le centre-ville cet après-midi", a déclaré Patrick Dallennes lors d'un point-presse. Au moins 700 personnes sont attendues, "on est sur cette estimation, on s'attend à ce que ce soit plus", a indiqué M. Dallennes, précisant que cinq personnes avaient été interpellées après de nouveaux incidents vendredi soir dans la ville.
Alors que les abords de l'esplanade Charles-de-Gaulle, où la manifestation est prévue en milieu de journée, sont entourés de très nombreux cars de police ou de gendarmerie, y compris de canons à eau, M. Dallennes a mis en garde les organisateurs contre la tentation de passer outre à l'arrêté d'interdiction.
"On ne les laissera pas manifester, cette manifestation n'aura pas lieu. On fera respecter la loi, on fera respecter l'état de droit", a martelé M. Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest.
"La réponse sera très ferme. Tous ceux qui commettent des dégradations et des actes violents seront interpellés chaque fois qu'on pourra le faire" et déférés à la justice, a-t-il prévenu.
Selon la police, près de 500 hommes sont prêts à intervenir pour arrêter d'éventuels contrevenants. Deux hélicoptères et quatre canons à eau ont en outre été mobilisés.
A propos des incidents de vendredi soir, lorsque de nombreux commerces et bâtiments publics ont été dégradés selon lui par quelque 300 casseurs, M. Dallennes a expliqué la relative discrétion des forces de l'ordre par le fait que les manifestants avaient mis au point "une tactique de guerilla urbaine", avec des petits groupes très mobiles s'en prenant en peu de temps à différentes cibles.
La nuit et la destruction par les manifestants de plusieurs caméras de surveillance ont en outre rendu les forces de l'ordre "aveugles pour une partie de la ville", a-t-il expliqué.
"Les moyens que le ministre (de l'Intérieur Bernard Cazeneuve) nous a accordés n'ont pas été suffisants pour faire face à cette opération commando", a reconnu le préfet par intérim.
Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail, un jeune manifestant ayant perdu l'usage d'un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains manifestants ont imputé cette blessure à un tir de Lanceur de balles de défense (LBD40) de la police. Une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale) est en cours pour déterminer l'origine exacte du projectile.
"Rennes et Nantes n’ont pas vocation à devenir un champ de bataille pour casseurs violents, animés par la haine de l’État et de la République", a déclaré vendredi Bernard Cazeneuve.
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