Cinq ans. L'homme d'affaires Mohed Altrad aura dû patienter cinq ans avant de voir ses investissements couronnés par un premier titre... cinq ans également après la dernière et seule finale du MHR, en Top 14.
Ce Montpellier-là n'a plus rien à voir avec "l'aventure d'amis" du capitaine Fulgence Ouedraogo, qui avait été battue par Toulouse au Stade de France en 2011.
L'équipe, alors entraînée par Fabien Galthié et composée de nombreux joueurs français, certains issus du centre de formation, a laissé place à une formation à forte connotation sud-africaine, menée par le sélectionneur des Springboks champions du monde 2007, Jake White.
White, successeur de l'ancien international français fin décembre 2014, a notamment fait venir l'été dernier sept de ses compatriotes titularisés vendredi soir, dont quatre champions du monde sous ses ordres (Bismarck et Jannie Du Plessis, François Steyn et Pierre Spies) et imprimé une patte sud-africaine sur le jeu, axé autour du triptyque conquête-occupation-jeu au pied.
Une politique, celle aussi évidemment de Mohed Altrad, décriée par certains mais validée vendredi soir, dans le sillage de deux derniers mois étincelants où le MHR a enfin trouvé son rythme de croisière, broyant tous ses adversaires.
- Paillaugue, remplaçant décisif -
Les Harlequins, pourtant détenteurs du record de titres dans l'épreuve (trois victoires en 2001, 2004 et 2011) et bardés de joueurs d'expérience (Brown, Roberts, Robshaw, Care, Evans, Easter, Marler, Adam Jones), n'ont pas fait exception à la règle pour le dernier match à leur tête de Conor O'Shea, futur sélectionneur de l'Italie.
Beaucoup plus puissant sur les points de rencontre, le MHR a pourtant tardé à prendre le large, laissant les Londoniens, touchés pendant la semaine par le décès dans un accident de la route de leur jeune pilier Seb Adeniran-Olule, revenir dans le match à la mi-temps (9-13). Par manque de discipline, alors qu'ils avaient fait le trou peu avant la demi-heure (13-3, 28), notamment après avoir inscrit un superbe essai par Mogg.
Entré en jeu précocement (18) après une nouvelle blessure de Benjamin Fall, l'Australien a aplati en coin après une redoublée avec Anthony Tuitavake, à la suite d'une percée de trente mètres de Paul Willemse puis d'une magnifique double sautée de Steyn (23).
Mais ils ont remis de l'ordre dans leur jeu au retour des vestiaires pour créer un écart rédhibitoire, malgré une baisse de régime en fin de match, sur une doublé de Mogg, qui a sauté plus haut que Jamie Roberts à la réception d'une passe au pied de Benoît Paillaugue (20-9, 49), remplaçant au coup d'envoi à la surprise générale. Le succès montpelliérain en constitue une beaucoup moins grande.
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