A Caen (Calvados), lorsqu’une jeune femme met fin à une relation éphémère, elle ne se doute pas que cela l’amènera à une tentative de suicide. De mars 2014 à novembre 2015, soit pendant plus d'un an et demi, l'homme avec qui elle a rompu fera tout pour renouer avec elle.
Son portable est saturé de messages, au point qu'elle devra changer de numéro. Sa boite aux lettres remplie de courriers ressassant leur liaison. Il frappe régulièrement à sa porte ou fait les cent pas devant chez elle. Pour Noël, il lui dépose des cadeaux sur sa voiture (crustacés, chocolats). Le 23 juin 2014, il l'accoste en voiture pour lui parler et finit par refermer la portière sur son bras. Malgré diverses plaintes, rien n'y fait, il est partout.
Tentative de suicide
Agent de mairie et souvent en déplacement, la jeune femme redoute de rencontrer son ex n'importe où sur son trajet. C'est ce qui l'aurait poussée à faire une tentative de suicide, à la suite de laquelle elle a été hospitalisée pendant une semaine. En dépression, elle est encore en arrêt maladie, mi-mai 2016.
"Une manipulatrice"
Son ex-compagnon, âgé de 50 ans, a été jugé le jeudi 12 mai par le tribunal de grande instance de Caen, pour harcèlement pouvant porter atteinte à la santé, la dignité, la profession d'autrui. A la barre, il raconte : "Je lui avais prêté 800 euros et elle refusait de me les rendre. C'est une manipulatrice".
A cela le président rétorque : "Vous avez reconnu lui avoir donné cet argent mais elle vous l'a rendu pour avoir la paix. L'amour ne s’achète pas. Elle a subi un harcèlement inadmissible, vous lui avez fait vivre un enfer."
Son casier judiciaire comporte deux mentions de faits similaires à l'encontre de deux autres jeunes femmes, avec violences commises sur l'une d'entre elles, qu'il avait connue sur un site de rencontre.
"En manque d'amour"
L'expertise psychiatrique montre un homme avec de gros problèmes relationnels. Marié durant 20 ans, il se dit aujourd'hui en manque d'amour. Sa personnalité est psychomaniaque, mais sans altération du discernement, d'après le psychiatre.
L'avocat de la défense plaide l'exagération. "Il a certes été lourd, mais ce n'est pas un pervers. C'est un homme fragile. Sans doute a-t-il des failles psychologiques pour ne pas supporter d’être éconduit."
Il est condamné à 12 mois de prison avec sursis et à 24 mois de mise à l’épreuve. Il devra verser 2354 euros à sa victime pour perte de salaire et 2500 euros pour préjudice moral, ainsi que 300 euros d'amende. A cela s'ajoute l'interdiction d'entrer en contact avec elle et l'obligation de soins et de travail.
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