La victime s'est jetée mardi après-midi sous un RER à Egly (Essonne), selon le parquet d'Evry. C'est un utilisateur de Periscope qui visionnait sa vidéo en direct qui a prévenu les gendarmes.
"Nous avons été alertés vers 16H30 par un utilisateur de Periscope qui était connecté avec la victime et nous disait qu'elle n'allait pas bien", ont rapporté les gendarmes. La jeune femme s'était déjà suicidée quelques instants plus tôt.
D'après les premiers éléments de l'enquête, dans sa vidéo, la jeune femme "aurait évoqué un viol et désigné un agresseur", selon une source judiciaire, qui reste très prudente sur la réalité des faits allégués.
Le parquet d'Evry a ouvert une enquête, confiée à la brigade de gendarmerie de Palaiseau.
"Dès que les premiers résultats de l'exploitation du téléphone portable de la victime et des données diffusées par l'application Periscope seront connus, les enquêteurs s'attacheront à préciser les mobiles de son geste", a dit le procureur Eric Lallement dans un communiqué.
La jeune femme aurait également envoyé un SMS à l'un de ses proches juste avant sa mort.
Toutes les vidéos de la jeune femme ont depuis été supprimées du flux de Periscope. Un extrait où elle se filme avant son suicide, republié par des internautes, était encore toutefois visible mercredi sur YouTube.
Assise, elle se confie à la caméra et dit que sa vidéo "n'est pas faite pour faire le buzz" mais "pour faire réagir les gens, ouvrir les esprits".
Puis, l'écran devient noir pendant un long moment et l'on perçoit, difficilement audibles, les voix de secours venus récupérer le corps. La séquence s'achève avec des images d'un secouriste qui semble saisir le téléphone.
"Nous ne faisons pas de commentaires sur les comptes individuels", a réagi un porte-parole de Twitter, qui a racheté Periscope en 2015.
- Pas de contrôle a priori -
Periscope permet de diffuser gratuitement avec un smartphone un flux vidéo en direct, relayé par Twitter et visible par tous. La vidéo reste accessible pendant 24 heures puis disparaît.
Ni les images ni les commentaires en direct ne sont contrôlés au préalable par Twitter qui, comme les autres réseaux sociaux, fonctionne sur le système du signalement a posteriori par les internautes de contenus jugés illégaux ou choquants.
Ses équipes vérifient alors ces contenus, en fonction de la loi du pays et de ses propres critères, qui bannissent les images violentes ou sexuellement explicites. Elles décident alors soit de mettre un avertissement, soit de les retirer.
Sur Twitter, un formulaire permet aussi de signaler des menaces de suicide ou d'automutilation. Le réseau peut alors contacter l'utilisateur.
"Nous lui communiquons des ressources en ligne et des contacts téléphoniques et l'encourageons à solliciter de l'aide", indique Twitter sur son site.
Periscope revendique plus de 10 millions d'utilisateurs dans le monde, qui ont tourné plus de 200 millions de vidéos.
Ces images brutes ont déjà suscité des controverses dans plusieurs pays. Notamment en France, devenue l'un des premiers pays utilisateurs, quand en février sur Periscope, Serge Aurier, un joueur du Paris Saint-Germain, a insulté son entraîneur Laurent Blanc.
Ou quand un jeune détenu s'est filmé dans sa cellule, alors que les téléphones sont interdits en prison.
En mars, le président François Hollande a été pris à partie dans des commentaires en direct sur un flux Periscope posté par l'Elysée.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.