Le Championnat d'Europe démarre réellement pour les Bleus avec l'intervention tant attendue du sélectionneur au 20 heures de TF1. Son passage sur le plateau de la première chaîne, devenu un petit rituel, va d'emblée plonger ses troupes dans le grand bain de la compétition organisée à la maison (10 juin-10 juillet).
"DD" fera alors quelques heureux mais sans doute beaucoup de déçus, même si les contours du groupe sont déjà connus et qu'il est peu probable qu'il bouleverse au dernier moment des équilibres patiemment élaborés depuis plusieurs mois.
Il n'y aura donc pas de grandes surprises et on voit mal Deschamps sortir de son chapeau l'équivalent d'un Pascal Chimbonda, ce défenseur convoqué pour le Mondial-2006 par Raymond Domenech, sans la moindre expérience internationale. A peu de choses près, la liste devrait fortement ressembler à celle du dernier rassemblement, marqué par les succès face à la Russie (3-2) et les Pays-Bas (4-2).
La Fédération française a déjà tranché le cas épineux de Karim Benzema, qui regardera l'Euro à la télévision au nom de "l'exemplarité" et de "la préservation du groupe" après sa mise en examen dans l'affaire de la sex-tape pour "complicité de tentative de chantage" sur Mathieu Valbuena et "participation à une association de malfaiteurs".
- Petite place pour Ben Arfa ? -
Autre absent de marque: Sakho, suspendu jusqu'au 28 mai par l'UEFA pour une infraction au code antidopage. C'est donc sans son meilleur buteur (27 réalisations en 81 sélections) et sans l'un de ses cadres du vestiaire, héros du barrage retour de la Coupe du monde 2014, que Deschamps va se lancer à l'assaut du trophée européen.
La non-sélection de Benzema, écarté depuis novembre 2015, n'a pas nui au rendement offensif des Bleus et Deschamps devrait donc embarquer les six attaquants présents en mars (Griezmann, Payet, Martial, Coman, Giroud, Gignac).
Le boss lyonnais Jean-Michel Aulas devra sans doute se faire une raison: Alexandre Lacazette, malgré ses 48 buts en L1 inscrits sur deux ans, Nabil Fekir, rétabli trop tardivement de sa grave blessure au genou, et Mathieu Valbuena, dont la saison a été plombée par l'affaire de la sex-tape et des soucis physiques, devraient rester à quai.
Il pourrait en revanche y avoir une petite place en attaque pour Hatem Ben Arfa, redevenu un joueur de très haut niveau à Nice (17 buts) et désormais dans la ligne de mire du FC Barcelone. Mais pour voir le génial attaquant à l'Euro, il faudrait que Deschamps concocte un groupe à 7 défenseurs au lieu de 8, pour pouvoir ajouter un élément de plus devant (7).
Le rétablissement express du polyvalent Jérémy Mathieu après son opération à un genou peut l'y aider. Le Barcelonais est capable d'évoluer dans l'axe et à gauche, ce qui permettrait au sélectionneur de se passer d'un arrière derrière Patrice Evra, une position que convoite Lucas Digne, présent au Brésil il y a deux ans.
- Classicisme -
L'autre inconnue en défense concerne l'identité de la doublure de Bacary Sagna à droite où se jouera un match entre Christophe Jallet et Mathieu Debuchy. Le Lyonnais possède un avantage certain sur le mondialiste bordelais, dont la dernière sélection remonte au 7 septembre.
Dans l'axe, outre Mathieu, Raphaël Varane, Laurent Koscielny et Eliaquim Mangala n'ont pas trop à s'inquiéter.
Le classicisme le plus absolu devrait aussi l'emporter au milieu (Pogba, Matuidi, Diarra, Cabaye, Sissoko, Kanté) et Deschamps n'a aucune raison de toucher à un secteur qui représente le principal point fort de l'équipe de France.
Chez les gardiens, Benoît Costil possède une grosse longueur d'avance sur le jeune Alphonse Areola pour être le N.3 dans l'ombre des deux tauliers, le capitaine Hugo Lloris et Steve Mandanda. Tout se petit monde sera en tout cas dans ses petits souliers jeudi à 20 heures.
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