Dans une déclaration commune publiée sur le site de la diplomatie russe, Moscou, allié de Damas et Washington, qui soutient l'opposition, se sont promis de "redoubler d'efforts" et ont détaillé leurs engagements pour faire respecter la trêve et relancer le processus de paix.
La Russie et les Etats-Unis, qui co-président le groupe de soutien international à la Syrie (GISS, 17 pays), pilotent le dossier et le contrôle du cessez-le-feu.
Quelques heures plus tard à Paris, où se tenait une réunion des pays arabes et occidentaux -- dont les Etats-Unis -- soutenant l'opposition, des "garanties concrètes" sur le maintien de la trêve et l'accès humanitaire ont été exigées.
"Il ne faut pas que ce soit une déclaration de plus", a résumé le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault à l'issue de cette réunion, illustrant les difficultés à trouver une ligne pour sortir de ce conflit qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011 et qui implique directement ou indirectement une dizaine de pays.
"Nous avons décidé de réaffirmer notre engagement pour la cessation des hostilités en Syrie et de renforcer les efforts" pour y parvenir, ont déclaré la Russie et les Etats-Unis, alors que le cessez-le-feu instauré le 27 février sous leur impulsion avait volé en éclats fin avril à Alep, la grande ville du nord du pays, où quelque 300 personnes ont été tuées ces dernières semaines.
Une trêve temporaire entre forces gouvernementales et groupes rebelles a de nouveau été instaurée la semaine dernière et tient théoriquement jusqu'à mardi 00H01 (lundi 21H01 GMT).
"Nous allons également renforcer nos efforts afin que l'assistance humanitaire puisse atteindre toutes les personnes qui en ont besoin", ont ajouté Moscou et Washington.
Moscou va "travailler avec les autorités syriennes pour minimiser le nombre d'opérations aériennes dans des zones qui sont essentiellement peuplées par des civils ou participant au cessez-le-feu".
Washington s'engage à "augmenter le soutien et l'assistance à ses alliés régionaux pour les aider à empêcher la circulation des combattants, des armes ou des moyens de soutien financier aux organisations terroristes à travers leurs frontières".
- Relancer Genève -
Pour relancer le processus politique et garantir le cessez-le-feu, une réunion du GISS (qui comprend les soutiens de l'opposition ainsi que la Russie et l'Iran, alliés de Damas), devrait probablement se tenir la semaine prochaine à Vienne, a indiqué le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault.
Les négociations de paix, qui avaient été suspendues à Genève fin avril sans avancée notable, doivent reprendre "le plus rapidement possible", a-t-il insisté.
Il a cependant convenu que c'était "difficile pour l'opposition de pouvoir justifier un retour à Genève sans qu'il y ait des évolutions concrètes sur le terrain", accusant le régime de Damas d'être responsable des violations de la trêve et du blocage de l'aide humanitaire.
La déclaration commune de Moscou et Washington sur la Syrie est un "signal encourageant pour l'opposition (syrienne), même si ce n'est certainement pas encore suffisant pour décider d'un retour aux pourparlers de paix à Genève", a estimé son homologue allemand Frank Walter Steinmeier.
Le représentant de l'opposition syrienne rassemblée au sein du HCN (Haut comité des négociations), Riad Hijab, assistait à la réunion de Paris.
Le HCN avait quitté la dernière session de pourparlers de Genève sous l'égide de l'ONU après la reprise des bombardements le 22 avril à Alep, où le régime de Damas affirme combattre des "groupes terroristes" comme le Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al Qaida.
Dans la grande métropole du nord, où la trêve est globalement respectée depuis cinq jours, trois civils ont été tués dimanche par des tirs de roquettes du secteur rebelle sur les quartiers tenus par le régime.
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