Des milliers de délégués, dont beaucoup étaient en uniforme, ont applaudi à l'annonce de cette nomination par le chef de l'Etat de la Corée du Nord, Kim Yong-Nam, dont la fonction est largement honorifique.
C'était la première fois depuis l'ouverture du congrès vendredi que des journalistes étrangers ont été autorisés à rentrer dans la salle du congrès, décorée de bannières rouge et or frappées du logo du parti.
Cette réunion exceptionnelle est largement considérée comme l'occasion de consacrer le pouvoir de Kim Jong-Un, et confirmer sa stratégie du "byungjin", qui consiste à mener de front développements économique et nucléaire.
Ainsi, des milliers de délégués ont adopté dimanche une motion proposée la veille par Kim Jong-Un, sur les avancées économiques couplées au développement d'une "force nucléaire d'autodéfense à la fois en termes de qualité et de quantité".
Le congrès a également entériné le principe selon lequel la Corée du Nord ne fera usage de ses armes nucléaires que si sa souveraineté est menacée par une autre puissance nucléaire, et la nécessité de travailler à la réunification éventuelle de la péninsule divisée.
"Mais si les autorités sud-coréennes optent pour la guerre (...), nous mènerons une guerre juste afin d'éradiquer sans merci les forces antiréunification", selon un document publié par l'agence officielle nord-coréenne KCNA.
La guerre de Corée (1950-1953) s'est achevée sur un armistice jamais suivi d'un traité de paix, ce qui signifie que Séoul et Pyongyang sont, techniquement, toujours en guerre.
Le congrès a également répété l'argument développé de longue date par le Nord selon lequel l'hostilité américaine l'a contraint à développer une force de dissuasion nucléaire. Ce programme se poursuivra "tant que les impérialistes persistent dans leurs menaces nucléaires".
Dans un discours fleuve samedi, Kim Jong-Un a dit souhaiter améliorer les relations avec des nations jadis "hostiles", proposant d'ouvrir un dialogue militaire avec la Corée du Sud afin d'apaiser les tensions frontalières.
- Cinquième essai nucléaire? -
Proposition que le gouvernement sud-coréen a balayée comme étant de la propagande, en particulier la promesse nord-coréenne de "remplir fidèlement" ses engagements de non-prolifération.
"Il n'y a absolument aucune sincérité, lorsqu'on parle du besoin de discussions militaires (...) tout en se qualifiant d'Etat doté de l'arme nucléaire et en se livrant à des provocations nucléaires et balistiques", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Moon Sang-Gyun.
A ses yeux, le congrès du PTC n'a fait que réaffirmer l'intention de la Corée du Nord de continuer à développer son arsenal nucléaire. Séoul va continuer à lutte contre cet objectif à coups de pressions et de sanctions, a-t-il dit.
La Corée du Nord a mené quatre essais nucléaires, dont deux sous le règne de Kim Jong-Un.
Le Nord a affirmé que son dernier essai, le 6 janvier, concernait une bombe à hydrogène, bien plus puissante que la bombe atomique ordinaire, mais les spécialistes ont mis en doute cette affirmation en raison de la faiblesse de l'énergie dégagée.
L'inquiétude plane sur les risques d'un cinquième essai nucléaire.
Kim Jong-Un n'était pas né lors du dernier congrès en 1980. Celui-ci avait été organisé pour désigner Kim Jong-Il, son père, comme successeur de son propre père, Kim Il-Sung, fondateur d'un règne dynastique qui dure depuis près de 70 ans.
A son arrivée au pouvoir en décembre 2011, le jeune dirigeant a rapidement voulu marquer le pouvoir de son empreinte.
Une de ses premières décisions fut de tourner la page de la stratégie "songun" (l'armée d'abord) de son père, au profit du "byungjin".
Le volet nucléaire de cette stratégie a largement dominé dans les mois qui ont précédé le congrès, entre quatrième essai nucléaire, tir de fusée et lancements de missiles divers.
Certains analystes avaient prédit que le congrès pourrait être l'occasion de mettre l'accent sur le volet économique. De fait, M. Kim a annoncé un plan quinquennal. Mais il n'a donné que peu de précisions sur la façon d'y parvenir.
Parallèlement, un journaliste de la BBC en mission à Pyongyang a été arrêté et interrogé pendant huit heures vendredi en raison de son travail en amont du congrès, avant d'être expulsé, selon le media britannique.
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