C'est l'un des principaux leviers de développement de la région, de Cherbourg (Manche) à Evreux (Eure) en passant par Caen (Calvados) et Rouen (Seine-Maritime). Sur la seule période 2014-2020, l'Union Européen injecte plus d'un milliard d'euros en Normandie. 948,6 millions d'euros sont gérés par la Région, qui décide à qui les attribuer. 120 millions d'euros sont gérés par l'Etat.
"C'est un montant colossal, indique François-Xavier Priollaud, vice-président de la Région aux affaires européennes et internationales. Mais ces montants sont toujours combinés à de l'argent de la Région : aucun projet n'est financé à 100 % par les fonds européens."
Une différence entre les deux anciennes régions
La réunification change la donne. Car les fonds européens attribués aux ex-Basse et Haute-Normandie n'étaient pas les mêmes. Ainsi, la Basse-Normandie récoltait 605 millions d'euros quand la Haute-Normandie n'en touchait « que » 460 millions : "C'est dû à son statut de région en transition qui permet d'avoir davantage de fonds pour accompagner les grandes transitions économiques", explique le vice-président.
Deuxième différence entre les deux anciennes collectivités : la Basse-Normandie touchait essentiellement de l'argent du Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER), le fonds européen dédié au milieu rural (308,7 millions contre 103 millions pour la Haute-Normandie), tandis que la Haute-Normandie, plus urbaine et industrielle, gérait avant tout les montants du Fonds Européen de Développement Economique Régional (FEDER) et du Fonds Social Européen (281 millions d'euros contre 226 millions pour la Basse-Normandie).
Simplification et convergence
Simplifier et faire converger. Voici les principaux enjeux de la Commission des affaires européennes et internationales. Et ainsi épargner un véritable parcours du combattant pour le porteur de projet qui veut accéder à l'aide européenne. « Il y a deux simplifications à mettre en oeuvre : il faut articuler les fonds européens et les fonds régionaux en proposant un interlocuteur unique au porteur de projet ; et il faut leur proposer un portail électronique unique », explique-t-on à la Région. Deux dispositifs qui existeraient dans l'ex Basse-Normandie mais pas chez la voisine.
Réorienter les fonds européens
L'enveloppe d'un milliard d'euros n'est pas négociable : "On ne peut pas moduler ce montant", souligne François-Xavier Priollaud. Mais une réorientation de cette enveloppe est cependant possible : "Nous pouvons répartir différemment les lignes budgétaires", explique l'élu. Ainsi, la Région a récemment débloquer de nouveaux moyens pour financer les aides agro-environnementales. Ce qui signifie cependant qu'il faut couper les vivres ailleurs.
Quels taux d'engagement ?
Aujourd'hui, concernant le FEADER, 15% (soit 46 millions d'euros) des fonds pour la Basse-Normandie sont engagés (sur 308 millions d'euros). Pour la Haute-Normandie, 19% sont engagés soit environ 20 millions d'euros.
Pour le FEDER et le FSE, 43% des fonds européens pour la Basse-Normandie sont engagés, soit 96 millions d'euros, quand 25% des fonds programmés pour la Haute-Normandie le sont. Ce dernier écart tient notamment à l'engagement de fonds pour de gros projets en Basse-Normandie, notamment 15 millions d'euros pour le tramway à Caen et pour le très haut débit dans les trois départements.
Peser à Bruxelles
Si la Normandie compte avancer sur la question européenne, c'est aussi en franchissant les frontières de l'Hexagone. Les 14 et 15 juin 2026, Anne-Laure Marteau, présidente de la Commission Affaires européennes et internationales, ira à Bruxelles, siège de la Commission Européenne. "Et ce ne sera pas la seule fois", assure-t-elle.
Le but : "Que nous pesions dans les instances", insiste François-Xavier Priollaud. Ainsi, une antenne de la Normandie est installée à Bruxelles et cinq employés y travaillent en permanence.
Des ambassadeurs normands à l'étranger
Au-delà de la question des fonds européens, François-Xavier Priollaud en appelle aux Normands de l'étranger pour « bâtir une stratégie de présence et d'influence de la Normandie en Europe ». L'élu souhaite la création de réseaux de Normands à l'étranger, notamment des jeunes Normands bénéficiant de dispositifs comme Erasmus ou de bourses à la mobilité internationale afin qu'ils deviennent des « ambassadeurs de notre identité normande ».
A SAVOIR. Le premier comité de suivi des fonds européens à l'échelle de la Normandie réunifiée se réunit vendredi 20 mai 2016 à Caen (Calvados). Un "cap politique" pour l'attribution de ces fonds y sera fixé.
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Formidable, pensez-donc 1 milliard d'euros !
Peut-être pourrait-on consacrer une partie de cette somme a éponger les trous financiers générés par la distribution d'aides sociales RSA, AME à tous les braves entrés sur le territoire français grâce... à l'espace Schengen ?
Car les 47% de contribuables qui remplissent actuellement leurs feuilles d'impôts, eux n'en peuvent plus, eux !